Alors que les chefs de la sous-région se réunissaient dimanche le 15 décembre, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé le 14 décembre constituer « un espace sans visa pour tous ressortissants de la Communauté Économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ». Les pays formant l’Alliance des Etats du Sahel(AES) ont annoncé en janvier leur volonté de quitter la CEDEAO, jugée comme étant instrumentalisée par l’ancienne puissance coloniale française. Cette décision constitue une manière de minorer certains effets négatifs de la sortie de cet espace économique et politique commun.
C’est ainsi le Communiqué lu samedi soir par le ministre malien des affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, affirmait sur la télévision publique Malienne que « la confédération des Etats du Sahel est un espace sans visa pour tout ressortissants des Etats membres de la CEDEAO », ainsi donc les ressortissants de la CEDEAO « ont le droit d’entrer de circuler, de résider, de s’établir et de sortir sur le territoire des Etats membres de la confédération des Etats du Sahel dans le respect des textes nationaux en vigueur. » D’après toujours ce même Communiqué signé par le Président de l’AES, le général Assimi Goïta, Chef d’État malien, il est précisé que les véhicules «particuliers», «à usage commercial» et de transport de passagers, immatriculés sur le territoire d’un État de la CEDEAO «pourront entrer» dans l’espace de l’AES « conformément aux textes en vigueur ». Cependant seront bannis «les immigrants inadmissibles», sans que soient précisés les critères de cette inadmissibilité.
La CEDEAO en offensive de charme envers l’AES
Le communiqué de l’AES a été publié 24 heures après un autre communiqué des mêmes trois Etats jugeant «irréversible» leur retrait prochain de l’organisation régionale ,«tout en rappelant la décision irréversible des Etats de la confédération de retrait de la CEDEAO, les ministres s’engagent (…) à poursuivre les réflexions visant à convenir des modalités de sortie dans l’intérêt des populations de la confédération» a précisé le Communiqué vendredi après une réunion ministérielle le même jour à Niamey.
Les textes de la CEDEAO étant clair, le départ des trois pays deviendrait effectif un an après son annonce soit en janvier 2025. Tenant un sommet, à Abuja capitale du Nigéria, la CEDEAO a évoqué cette épineuse question malgré le fait qu’aucune délégation des pays membres de l’AES n’eût fait le déplacement au Nigeria pour ce sommet ordinaire. En outre, ce communiqué de libre circulation de biens et personnes était publié au moment où la CEDEAO engageait des efforts pour tenter d’éviter le divorce. En effet en juillet le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait été nommé en tant que médiateur pour plaider pour le maintien des pays de l’AES dans l’Organisation, qui a finalement donné 6 mois de plus aux États membres de l’AES pour reconsidérer leur retrait… Soit jusqu’au 29 juillet 2025.