L’activiste marocain Youssef El Hirech a été arrêté pour ses publications sur les réseaux sociaux. L’homme est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation. Il encourt jusqu’à trois ans de prison ferme.
Youssef El Hirech, activiste marocain, a été arrêté et placé en détention provisoire à la prison de Kénitra, au Maroc. Il est accusé d’«atteinte à un agent public», d’«outrage à un corps constitué» et de «diffusion d’informations privées sans consentement» suite à des publications sur les réseaux sociaux.
Publications critiques envers les autorités marocaines
Youssef El Hirech a été arrêté mardi et placé en garde à vue. Celle-ci a été prolongée et la première audience du procès a été fixée au 4 avril au tribunal de première instance de Kénitra. L’arrestation d’El Hirech a suscité des réactions d’indignation de la part d’associations de défense des droits humains et de nombreux internautes.
El Hirech est connu pour ses publications critiques envers les autorités marocaines, notamment sur la corruption et les violations des droits humains. Son arrestation s’inscrit dans un contexte de répression accrue contre les voix dissidentes au Maroc. Son arrestation soulève beaucoup de questions sur la liberté d’expression et le respect des droits humains au Maroc.
Plusieurs lignes rouges au Maroc
Signalons que l’article 263 du Code pénal marocain punit les délits d’atteinte à un agent public et outrage à un corps constitué d’une peine d’emprisonnement d’un mois à un an. Alors qu’une diffusion d’informations privées sans consentement est punie par l’article 447-1 du Code pénal qui prévoit une peine de six mois à trois ans de prison et une amende de 2 000 à 20 000 dirhams.
Il est important de rappeler qu’il existe plusieurs lignes rouges au Maroc. Et certains acteurs en ont souvent fait les frais. C’est le cas du rappeur Simo Gnawi condamné, en novembre 2019, par le tribunal de Salé à une peine d’un an de prison ferme. Il lui avait été reproché d’avoir fait outrage à un fonctionnaire public à la suite d’une violente altercation avec un policier. En plus d’avoir filmé puis diffusé la scène sur Instagram.
L’exemple du rappeur Simo Gnawi
À l’époque, Me Sadkou, avocat du prévenu, avait estimé que l’accusation d’outrage à fonctionnaire public n’est qu’un prétexte pour camoufler la véritable raison de l’arrestation du rappeur. Selon l’avocat, cette condamnation était strictement liée au dernier tube de l’artiste intitulé «Vive le peuple». Une production parue la veille de son arrestation.
Dans ce single, le rappeur dénonce les injustices subies par la jeunesse marocaine. Mieux, il s’attaque à la mauvaise distribution de la richesse du royaume chérifien entre les mains d’une minorité. Sans oublier de mettre à nu d’autres maux qui gangrènent la société marocaine. Le rappeur s’en était pris au roi Mohammed VI : une ligne rouge à ne pas franchir au Maroc.