L’embargo décrété par l’OUA et les militaires comoriens, commence à se faire sentir à Anjouan. La population survit en violant l’embargo ou en rejoignant illégalement Mayotte sous souveraineté française.
La situation s’aggrave sur l’île séparatiste d’Anjouan, alors que les premiers effets de l’embargo imposé par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et la junte au pouvoir à Moroni, se font sentir.
Premier au hit parade des pénuries : le pétrôle lampant indispensable au quotidien des familles, selon des témoignages d’habitants cités par l’AFP.
Sur l’île qui a voté son indépendance août 1997, le prix de pétrole serait cinq fois plus cher qu’ailleurs aux Comores, atteignant 800 francs comoriens (1,60 $), contre 150.
L’OUA parrainait l’accord d’Antanarivo. Il prévoyait l’unification des trois îles au sein d’une fédération offrant une large autonomie à chacune des trois îles de l’archipel. L’Organisation de l’unité africaine entend ainsi sanctionner l’intransigeance des leaders indépendantistes qui refusent de renoncer à leur indépendance.
Immigration clandestine
Jusqu’à présent les Anjouanais parvenaient à détourner l’embargo imposé en deux temps le premier février et le 20 mars dernier, en se ravitaillant sur l’île voisine de Mohéli grâce à de petites embarcations privées.
Mais l’exercice devient de plus en plus difficile depuis que la junte au pouvoir à Moroni a envoyé des renforts militaires sur les côtes de Mohéli, bloquant les liaisons maritimes, le transport des marchandises ainsi que les communications téléphoniques. Seules les liaisons avec l’île française de Mayotte restent en place, comme l’ont confirmé les services préfectoraux.
Toutefois, la population d’Anjouan commencerait à fuir en masse le territoire, pour chercher refuge à Mohéli. Ou nourrir le flot des immigrés clandestins qui tentent l’aventure à Mayotte à bord de ces fameuses embarcations à moteur, les » kwasa-kwasas « .