Le terrorisme était un sujet incontournable dans les discussions du troisième Sommet arabo-africain. A ce sujet, un projet de déclaration mêlant lutte contre le terrorisme et développement des investissements a été présenté. Mais sera-t-il mis en œuvre ? Certains pointent du doigt le surplus de paroles et l’absence d’actes depuis 36 ans.
Après avoir discuté des flux d’investissements à développer en Afrique, du prêt d’un milliard de dollars à faible taux d’intérêt que débloquera le Koweït à destination de l’Afrique, les participants au troisième Sommet arabo-africain s’attaquent au terrorisme. Le Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, présent au sommet qui se déroule à Koweït-city, du 19 au 20 novembre, et qui rassemble des chefs d’Etats arabes et africains, a affirmé à ce propos que la « Mauritanie veillera à continuer à jouer pleinement son rôle dans le maintien de la sécurité dans le Sahel et le Sahara ».
Un projet de déclaration soulignant l’importance de renforcer la coopération et la coordination entre les pays africains et arabes dans la lutte contre le terrorisme a été présenté pendant le Sommet arabo-africain. L’idée de renforcer les efforts entre les deux régions a été proposée par l’Algérie. Outre cette proposition, ce projet condamne fermement le terrorisme en Afrique, dans les régions arabes et tout particulièrement dans la zone sahélo-saharienne.
La crise au Mali a poussé les dirigeants africains et arabes à réaffirmer leur engagement pour une réforme globale du système des Nations Unies avec en ligne de mire le Conseil de sécurité. Ils demandent à ce que cette instance soit davantage démocratique, équilibré, représentative et efficace.
Sur le plan économique, les dirigeants arabes et africains ont réaffirmé la nécessité de faciliter les flux d’investissements entre les deux régions. Mais dans les faits, qu’en est-il réellement ?
Des paroles et peu d’actes
Un certain nombre d’engagements avaient été pris en 1977, lors du premier Sommet arabo-africain au Caire, en Egypte. Mais selon le Président sénégalais, Macky Sall, 36 ans après, ces engagements peinent à être concrétisés. Il a invité les Africains et les Arabes à poser des actes concrets. « Il nous faut aller de l’avant et passer des bonnes intentions à la mise en œuvre de nos engagements », a-t-il déclaré ce mardi, lors du troisième Sommet arabo-africain. Les engagements pris lors de ce troisième Sommet arabo-africain figuraient déjà dans le programme du Plan d’action 2011-2016 adopté à Syrte, en Libye, lors du second Sommet arabo-africain.
Des plans qui peinent à se mettre en place, des engagements pris et non tenus… « Nous avons beaucoup à faire ensemble. Nos chemins ne devraient pas seulement se croiser le temps d’un Sommet et d’échanges de civilités. Travaillons ensemble à traduire nos affinités et nos complémentarités en opportunités de développement pour le bien-être de nos peuples », a lancé Macky Sall.
Pour la troisième fois, les pays arabo-africains s’engagent dans des décisions d’ordre économique et sécuritaire. Seront-elles observées cette fois-ci ? Car comme l’a précisé le dirigeant sénégalais, il existe une complémentarité dans les relations économiques des deux zones unies à la fois par l’histoire, la géographie, les relations politiques et socio-culturelles.