Le nouveau Chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a passé le samedi 9 juin 2007 dans les camps de réfugiés de l’Est du Tchad, pour prendre la mesure exacte des besoins humanitaires.
Bernard Kouchner a décidé d’inaugurer la série des voyages diplomatiques nécessaires que doit entreprendre le nouveau chef du Quai d’Orsay, siège du Ministère des Affaires étrangères, par un déplacement au Tchad, et plus précisément dans la région où « notre siècle saigne », pour reprendre les mots d’Aragon.
A l’Est du Tchad, Bernard Kouchner a été visiter les installations des camps de réfugiés et de déplacés, notamment à Djabal, camp installé dès 2004 près de Goz Beïda, à plus de 700 km à l’Est de la capitale, N’Djamena. Plus de 15 000 réfugiés y vivent dans des conditions précaires, à la fois sur le plan sanitaire et pour ce qui concerne leur approvisionnement.
Des rencontres avec les acteurs de terrain
Plusieurs réunions et rencontres ont permis au Ministre français, qui fut l’un des fondateurs de Médecins du Monde, de travailler avec les reponsables du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR) et du Programme Alimentaire Mondial (PAM) : Bernard Kouchner les a assuré de la volonté du gouvernement français de mettre tout en oeuvre pour que les réfugiés et déplacés installés dans les camps puissent vivre correctement.
Dans un autre camp de déplacés, installé en novembre 2006 seulement à Gassiré, Bernard Kouchner a pu mesurer l’importance des besoins éprouvés par les 13 000 personnes qui s’y sont regroupées. La plupart sont des Tchadiens, victimes des désordres frontaliers avec le Darfour, situé à l’Ouest du Soudan…
L’hémorragie soudanaise ne doit pas s’étendre!
Ainsi près de 120 000 civils tchadiens se sont retrouvés au cours des derniers mois, jetés sur les pistes. Ils viennent, au Tchad même, augmenter les besoins de prise en charge des réfugiés soudanais, qui sont plus de 200 000 à avoir fui leur pays depuis le début des désordres au Darfour…
La visite de Bernard Kouchner montre l’implication directe qu’il veut avoir sur ce dossier douloureux : sa volonté de se rendre compte lui-même de l’ampleur des besoins et de leur nature exacte, par un dialogue direct avec les responsables de l’action humanitaire sur place, laisse augurer des décisions promptes et adaptées de la part du gouvernement français.
La fermeté de Bernard Kouchner
Au delà des polémiques sur les méthodes à employer, et en tout état de cause, il ne saurait être question de laisser les populations civiles voisines du Soudan faire les frais d’une volonté de dissémination de la violence qui ne profiterait qu’à Khartoum et couterait cher à ses voisins.