Habib Koité revient, plus inspiré que jamais, avec un album décapant. Muso Ko, sorti chez Harmonia mundi, revisite la musique malienne et africaine. À écouter d’urgence pour son originalité et son impertinence.
Pour rencontrer Fatma, sa promise, Habib Koité a été partout au Mali : Gao, au pays Dogon, à Bamako, chez les nomades… Il en revient avec, dans ses bagages, plusieurs genres musicaux. La quête de l’être cher est l’occasion de revisiter des musiques oubliées. Pour retrouver Fatma, Habib Koité est allé dans le désert raviver la takamba, musique mystique. Des notes répétitives, chaudes et évanescentes pleuvent comme des larmes contenues, de tristesse et d’extase. Auteur-compositeur et interprète, l’artiste malien exploite des finement les sons gutturaux. La note prend son envol à l’atterrissage de la voix. Qu’il chante la femme ou les déboires de la vie, il dose savamment le rythme. Excentrique dans « Nalele« , l’hirondelle, langoureux dans Muso Ko, mélancolique avec Sira Bulu, Habib Koité, découverte Rfi 93, dévoile son impressionnant registre. Jouissif.
Tous pour le wassalou
Le disque « a permis à Koité et son groupe singulier Bamada de passer du statut de groupe de bar de Bamako à celui de chef de file national à la carrière internationale prometteuse ». Dixit la présentation qui accompagne le disque. L’interprète malien a su conjuguer des sonorités sahéliennes aux ondulations nord-africaines. Sa musique a la rugosité du désert et la sensualité des oasis. Une musique à plusieurs clés. Et l’on comprend aisément pourquoi une chanson légère, Cigarette à Bana, devient incontournable. Si l’air se veut fluide, aérien et le texte simple, l’ensemble crée un espace insolent de génialité. A écouter plusieurs fois pour savourer le rythme et l’impertinence.
Que vous soyez à Bamako pour la Can, à Abidjan pour affaires, à Paris pour études ou ailleurs pour autres raisons, n’hésitez pas à franchir le seuil de votre disquaire.
Pour commander le disque de Habib Koité & Bamada « Muso ko », distribution Harmonia Mundi