La décision de la Cours constitutionnelle togolaise d’invalider, mardi, la candidature de Kofi Yamgnane à l’élection présidentielle du 28 février prochain ne surprend pas grand monde au Togo. Un rejet basé sur « la confusion sur l’identité de la personne », selon le Président de la cour constitutionnelle, Aboudou Assouma.
Notre correspondant au Togo
« Je sais que mon dossier est inattaquable. Les arguments avancés par la Cour constitutionnelle pour rejeter ma candidature sont fallacieux. Le RPT à écarté le candidat le plus gênant afin de s’éterniser à nouveau au pouvoir », a déclaré mardi, le Franco-Togolais Kofi Yamgnane, candidat à l’élection présidentielle prévue le 28 février 2010. Pour M. Yamgnane, le rejet de sa candidature « relève d’une décision purement politique et n’a aucune base juridique ». Un avis largement partagé par la plupart des Togolais.
« La popularité dont jouit depuis un temps M. Yamgnane est trop forte. Le pouvoir en place savait que sa candidature risquait de priver le président Faure de voix précieuses dans le nord du pays, dont les deux hommes sont originaires. Donc, il est l’homme à abattre », estime un acteur de la société civile sous couvert de l’anonymat.
« Vue la façon dont il est rentré au Togo, avec beaucoup de fracas, je me disais que ce Monsieur ne connait pas son pays. Il devenait inquiétant pour le RPT. La surprise serait qu’il ne soit pas écarté», pense Hamidou Souley, conducteur de taxi-moto.
Pour d’autres, M.Yamgnane porte une partie de la responsabilité de la non-retenue de sa candidature. « Je me souviens de ses prises de position après la mort du Président Eyadéma avec qui il entretenait de bonnes relations. Il n’avait pas du tout caressé ses fils qui sont aujourd’hui au pouvoir. Ca a fini par le plomber. C’était prévisible, surtout qu’il a le soutien des médias français », pense Justine Séglah, une proche d’un des parti de l’opposition togolaise. Cette dernière ajoute : « Le RPT sait bien qu’il y a ces incertitudes sur l’état-civil des Africains de la génération de M. Yamgnane ».
L’opposition en ordre dispersé
La France a exprimé, mercredi, son attachement aux « normes constitutionnelles » et au « pluralisme » au Togo, suite à invalidation de la candidature de M. Yamgnane. « Nous sommes attachés au respect des normes constitutionnelles et à la consolidation de la démocratie et du pluralisme au Togo, dans la perspective des élections présidentielles de 2010 », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, lors d’un point de presse.
La Cour constitutionnelle dit avoir rejeté la candidature de Kofi Yamgnane à cause d’une incertitude concernant sa date de naissance. La Cour a relevé que les documents français de Kofi Yamgnane indiquent le 11 octobre 1945 comme date de naissance, alors que ceux provenant du Togo font mention du 31 décembre 1945. Le candidat débouté entend se battre pour être rétabli dans ses droits. Il n’exclut pas non plus son soutien aux forces politiques de l’opposition, pour une candidature unique qui tarde à voir le jour face au Président sortant Faure Gnassingbé qui part favori.
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