Lors d’une réunion de trois jours, au Kenya, en marge de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique, le Secrétaire général de l’ONU a averti que les changements climatiques menacent l’éradication de la pauvreté. Kofi Annan a notamment rappelé que la production de nourriture sera compromise avec le réchauffement de la planète.
Une réunion de haut niveau en marge de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique s’est ouverte mercredi à Nairobi sur une mise en garde du Secrétaire général de l’ONU contre l’échec à contenir la dégradation de l’environnement qui pourrait saper les efforts de réduction de la pauvreté globale.
« Le bouleversement climatique menace de contrarier les efforts d’éradication de la pauvreté et de rendre plus incertain l’espoir d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement », a notamment déclaré Kofi Annan aux délégués à la conférence, parmi lesquels une centaine de ministres de différents pays du monde.
M. Annan a souligné qu’il ne fallait pas attendre les nations riches pour entreprendre des efforts en vue de freiner les effets négatifs du changement climatique, notant que dans des pays comme le Kenya, les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre à travers le reboisement commencent à porter leurs fruits.
Les délégués des pays pauvres à la conférence de Nairobi exercent des pressions pour que des restrictions soient imposées sur le commerce du carbone et les émissions de gaz à effet de serre par les nations industrialisées.
En outre, Kofi Annan a souligné qu’en l’absence de réactions face aux effets du changement climatique, des villes côtières africaines telles que Lagos (Nigeria) et Le Cap (Afrique du Sud) risquent de devenir inhabitables dans un avenir proche.
« Le changement climatique n’est pas seulement une question environnementale comme trop de gens tendent à le penser. C’est une menace qui concerne tout le monde. C’est une menace à la santé mondiale, étant donné qu’un monde plus chaud est un monde dans lequel les maladies infectieuses telles que le paludisme et la fièvre jaune se propageront davantage et plus rapidement », a affirmé le patron de l’ONU.
Il a par ailleurs indiqué que le phénomène des intempéries pourrait compromettre l’approvisionnement en nourriture de la planète et, à travers la hausse des températures et des sécheresses prolongées, rendre les terres fertiles inaptes au pâturage ou à la culture.
Le président kenyan Mwai Kibaki a estimé, pour sa part, que les dirigeants africains doivent prendre des mesures urgentes pour faire face aux effets du changement climatique, invoquant l’accroissement de la désertification et l’irrégularité du climat en Afrique subsaharienne.
« Les projections actuelles indiquent aussi une réduction du volume du Nil. De surcroît, le changement climatique affectera les savanes, les forêts tropicales, les récifs de corail, ainsi que les habitats d’eau douce et les écosystèmes marécageux », a-t-il averti.
Selon le chef de l’Etat kenyan, le changement des températures affectera également la distribution de la faune et de la flore, de même que les activités économiques générales, particulièrement l’agriculture et le tourisme en Afrique.
« Le changement climatique est un problème dont la solution ne peut continuer à être reportée. Nous devons nous mettre d’accord sur les solutions nécessaires aujourd’hui et non demain et avoir le courage de mettre en application les décisions que nous aurons prises », a souligné M. Kibaki.
La réunion de haut niveau de trois jours devrait proposer des recommandations visant à contenir les niveaux croissants des émissions de gaz à effet de serre et un nouveau traité pour remplacer le Protocole de Kyoto, signé à la réunion internationale sur l’environnement de juin 2002, au Japon.