Le Secrétaire général sortant de l’ONU, Kofi Annan, a déclaré mercredi à New York que le Soudan a accepté un plan en trois étapes pour le déploiement d’une force conjointe ONU-UA au Darfour, la région occidentale du pays.
Informant, mercredi, le Conseil de sécurité du contenu d’une lettre du président soudanais, Omar el-Béchir, Kofi Annan a déclaré que Khartoum avait approuvé la proposition de l’ONU de renforcer progressivement les troupes de l’Union africaine (UA) au Soudan.
« M. el-Béchir a accepté cette approche en trois étapes et nous allons la faire avancer et la mettre en oeuvre, la soutenir et la tester », a-t-il déclaré aux journalistes après une réunion à huis-clos avec les 15 membres du Conseil de sécurité.
M. Annan a indiqué que cette réponse positive fait suite à une intense activité diplomatique à laquelle a participé son émissaire Ahmédou Ould Abdallah, qui était récemment à Khartoum où il s’est entretenu avec M. el-Béchir et d’autres hauts responsables du gouvernement soudanais.
Il a souligné que les membres du Conseil de sécurité ont été « encouragés par le ton positif » de la réponse soudanaise, déclarant que l’ONU est en train de mettre en oeuvre la première phase de ce plan qui implique le déploiement, dans les prochaines semaines, de 43 conseillers militaires et 24 policiers au Darfour.
« Nous allons avancer très vite sur cette partie du plan. C’est un moyen de tester la disposition du gouvernement (soudanais) à coopérer », a-t-il dit.
Une « force commune » à mieux définir
Dans le cadre d’un programme de soutien initial de 21 millions de dollars à l’UA, approuvé en novembre, l’ONU va fournir 105 conseillers militaires, 33 policiers et 48 civils, ainsi que de la logistique.
M. Annan a affirmé que l’ONU va s’atteler « rapidement » avec le président de la Commission de l’UA, Alpha Omar Konaré, à désigner un représentant spécial commun et le commandant en chef de la force commune aux deux organisations.
« Alors qu’il y a eu tant de déceptions, il est tout à fait naturel qu’il y ait des doutes et des hésitations et c’est un défi à relever par le gouvernement soudanais que de prouver à la communauté internationale sa bonne volonté. Nous allons ainsi faire avancer les choses et j’espère que cette fois il n’y aura pas de déceptions », a- t-il déclaré.
L’ambassadeur du Soudan auprès des Nations unies, Abdalmahmood Abdalhaleen, a indiqué que si son pays avait accepté le concept d’une force conjointe, il ne parle cependant « d’aucune force commune aux Nations unies et à l’Union africaine ».
Il a précisé que l’ONU devait financer les troupes africaines et fournir à la mission de l’UA des ingénieurs et du personnel dans les domaines de la communication et de la logistique, affirmant que l’idée d’une force étrangère de 20.000 hommes « a été abandonnée ».
Jusqu’à présent, le gouvernement soudanais avait rejeté le déploiement des forces de l’ONU pour remplacer la Mission de l’UA au Soudan (AMIS) dans le cadre des efforts internationaux pour mettre fin aux violences au Darfour.