Le grand Mopao Koffi Olomidé s’est encore illustré, toujours fidèle à sa vocation. 1983-2003, voilà vingt ans déjà que le pape du tcha-tcho fait bourlinguer toute l’Afrique au rythme d’un soukouss love qu’il s’attelle à peaufiner au fil de ses albums. Avec Affaire d’Etat, son 16ème opus, Koffi vise l’universel.
Olomidé est de retour ! Que dis-je, le grand Mopao est encore là. Omniprésent sur la scène musicale africaine, Moukouloukoulou, avec sa dernière galette Affaire d’Etat, confirme l’étendue d’un talent, qui du reste n’est plus à démontrer. Depuis Ngounda(L’Exilé), son premier album sorti en 1983, le maître du Quartier latin (son orchestre) impose le soukouss love – un rythme, une chorégraphie, marque de fabrique de l’orfèvre Monkozi.
Affaire d’Etat
Né en 1956 à Tissangani en République démocratique du Congo, ex-Zaïre, Antoine Malika Mabe alias Koffi Olomidé grandit à Kinshasa, la capitale du pays, avec une passion pour la musique de plus en plus présente. En Europe pour des études, » l’étudiant le plus célèbre du Zaïre » travaille pour des groupes musicaux comme Zaïko Langa Langa ou Viva la musica de Papa Wemba avant de monter en 1986 son propre groupe, le Quartier latin.
La décennie 90 et le début du troisième millénaire restent marqués par l’ascension fulgurante du chantre de la rumba moderne. Koffi séduit, Olomidé conquiert. De Kinshasa à Bruxelles, d’Abidjan à Paris, les mélomanes sont envoûtés par cette voix tantôt grave, tantôt candide. En fin stratège, l’Artiste, grâce à une cohorte de musiciens danseurs (du Quartier latin), accompagne la sortie de ses albums de chorégraphies endiablées.
Dans les bacs depuis le 7 mars dernier, Affaire d’Etat ne déroge pas à la règle. Savant mélange de cadences rythmées et de notes langoureuses, le dernier bijou de Koffi est un bouquet aux senteurs multiples. Faisant un clin d’oeil à la salsa dans » Drapeau blanc « , Mopao n’hésite pas à saupoudrer le tout d’un soupçon de zouk. Le coup de maître reste le titre éponyme, un hommage de 12 minutes à son pays.
Quadra kora man
Ecouter Olomidé, c’est bien, mais voir un spectacle du quadra kora man, c’est encore mieux. S’il y a une référence dans les folles nuits dansantes africaines, s’il y a un artiste qui fait l’unanimité, c’est bien Koffi Olomidé. Reconnu par ses pairs et plébiscité à juste titre lors des derniers Kora 2002 en Afrique du Sud (manifestation musicale qui récompense chaque année les meilleurs artistes de l’Afrique et de la diaspora), l’homme au quatre koras a été sacré meilleur artiste africain, meilleur artiste d’Afrique centrale, Prix spécial du jury et meilleur clip vidéo africain, surfe sur une vague de succès.
Le grand Mopao est au sommet de son art. Chacun de ses rendez-vous musicaux est unique et le public en redemande – en témoignent ses mythiques concerts au palais omnisport de Bercy et au Zénith de Paris. Homme de scène et poète, celui qu’on surnomme le Julio Iglesias africain ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Le cyclone Olomidé souffle maintenant en direction des côtes nouvelles. Son heure a sonné et il est prêt à aller à l’assaut de nouveaux mélomanes. Quand l’ouragan passera vers chez vous, vous m’en ferez l’écho. En attendant, dégustons ensemble Affaire d’Etat, son dernier album.
Pour commander l’album Affaire d’Etat, de Koffi Olomidé, chez Next Music (2003)