L’opposant ougandais de longue date, Kizza Besigye, a comparu, ce mercredi 20 novembre 2024, devant une cour martiale à Kampala, la capitale ougandaise. Sa réapparition intervient après plusieurs jours d’inquiétude, notamment suite à des allégations de « kidnapping » formulées par sa femme, Winnie Byanyima, alors qu’il se trouvait au Kenya.
Besigye, ancien médecin personnel du Président Yoweri Museveni avant de devenir son rival acharné, a été arrêté samedi dernier, suscitant de vives interrogations sur son sort. Son absence prolongée avait déclenché une vague d’indignation parmi ses partisans et au sein de la communauté internationale. L’opposant est accusé de « trahison » et de liens présumés avec des groupes subversifs, accusations qu’il rejette fermement.
Volonté de militarisation de la justice
L’audience, marquée par une forte présence policière, s’est tenue dans un climat tendu. Les avocats de Besigye ont dénoncé une manœuvre politique visant à étouffer toute opposition. Selon eux, le recours à une cour martiale, plutôt qu’à une juridiction civile n’est autre qu’une volonté de militarisation de la justice pour intimider les détracteurs du régime.
Winnie Byanyima, épouse de Besigye et directrice exécutive du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), a exprimé son indignation. Dans un communiqué publié mardi, elle avait déjà qualifié l’arrestation de son mari d’acte de « terrorisme d’État » et réclamé une intervention urgente de la communauté internationale pour garantir sa libération.
Kizza Besigye, qui a affronté Museveni lors de plusieurs élections présidentielles depuis 2001, est devenu un symbole de la résistance en Ouganda. Ses campagnes politiques, souvent réprimées par des arrestations et des violences policières, ont révélé des entraves à la démocratie dans ce pays dirigé par Museveni depuis 1986.
Préoccupation face à l’escalade de la répression
Les partisans de Besigye ont organisé des manifestations dans plusieurs villes du pays, dénonçant une tentative d’intimidation visant à faire taire l’un des plus grands critiques du gouvernement. Des organisations de défense des droits humains, telles qu’Amnesty International, ont également exprimé leur préoccupation face à l’escalade de la répression contre l’opposition en Ouganda.
Le gouvernement ougandais, pour sa part, affirme que l’arrestation de Besigye est légitime. Un porte-parole des forces armées a déclaré que les accusations portées contre lui étaient « graves » et liées à la sécurité nationale, sans toutefois fournir de détails sur les preuves à charge.