Kisangani : Le plus grand dépôt de médicaments anéanti par les flammes


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RDC incendie Muganga

Un incendie dévastateur a détruit le plus grand dépôt pharmaceutique de Kisangani, menaçant l’approvisionnement en médicaments essentiels pour la région.

Aux premières lueurs du lundi 5 août, un incendie dévastateur a ravagé le plus grand dépôt pharmaceutique de Kisangani, situé dans le nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce dépôt, appartenant à l’association sans but lucratif Camekis, avait une capacité de 1 300 m³ et approvisionnait en médicaments les zones de santé de la province de la Tshopo ainsi que le nord de la province voisine du Maniema. La cause de l’incendie est attribuée à un court-circuit électrique, bien que les autorités locales continuent d’enquêter pour confirmer cette hypothèse.

Des conséquences sanitaires alarmantes

À l’arrivée des pompiers, un épais nuage de fumée s’élevait encore au-dessus du dépôt en flammes. Le docteur Aime Eyane, médecin directeur de Camekis, a exprimé son inquiétude quant aux répercussions de cet incendie. « Camekis distribue des médicaments essentiels pour lutter contre la tuberculose, le VIH et le paludisme dans 23 zones de la Tshopo et quatre zones de santé du Maniema. La destruction de ce dépôt signifie que ces malades risquent de connaître des ruptures de stock imminentes« , a-t-il déclaré. L’odeur persistante des médicaments brûlés et les efforts tardifs des pompiers illustrent la gravité de la situation.

Cet incendie n’est malheureusement pas le premier à frapper un dépôt pharmaceutique à Kisangani. En 2018, un sinistre similaire avait causé des pertes évaluées à 1,08 million d’euros. Le docteur Olinda, coordonnateur du Programme National Multisectoriel de Lutte contre le VIH/Sida (PNMLS) dans la Tshopo, a rappelé que l’incendie actuel a également anéanti la totalité du stock de traitements antirétroviraux. « Les conséquences sont néfastes, car de nombreuses maladies ne pourront pas être traitées. Nous devons trouver des médicaments d’urgence en attendant de rétablir les approvisionnements« , a-t-il ajouté.

Une situation déjà fragile

Le dépôt de Camekis jouait un rôle crucial dans l’approvisionnement en médicaments de la région. La perte de médicaments vitaux et de locaux administratifs associée à cet incendie risque de plonger les services de santé de la Tshopo et de Kisangani dans une crise profonde. Les autorités locales se sont rendues sur les lieux pour évaluer les dégâts et déterminer les circonstances exactes du drame. Elles ont également souligné la nécessité d’une intervention urgente pour pallier les insuffisances causées par cette catastrophe.

Un appel à l’aide internationale

Face à cette situation critique, les autorités locales et les responsables de la Camekis lancent un appel à l’aide internationale. Le réapprovisionnement en médicaments d’urgence est vital pour éviter une crise sanitaire majeure. Les populations de la Tshopo et du Maniema, déjà vulnérables, dépendent de cette aide pour survivre aux grandes endémies. Le gouvernement provincial est en alerte et cherche des solutions pour combler le vide laissé par cet incendie dévastateur.

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