Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a ordonné le lancement d’une mise en demeure à Apple accusé d’utiliser des minerais illégalement extraits de son sol.
Les autorités de la République Démocratique du Congo (RDC) ont accusé le géant américain Apple d’utiliser des minerais extraits illégalement dans ses produits. Ces minerais proviendraient des mines de l’Est du pays, où de graves violations des droits humains sont commises. Nul que l’on se dirige vers un marathon judiciaire, connaissant l’avocat à qui cette affaire est confiée.
Le gouvernement congolais a mandaté les avocats Robert Amsterdam et William Bourdon pour lancer une mise en demeure à Apple et adresser une série de questions à son PDG, Tim Cook. Les avocats de Kinshasa affirment que l’entreprise utilise des minerais extraits « de manière illégale et en violation des droits humains » sur le territoire national. Ils exigent des réponses claires d’Apple et de ses filiales françaises sous trois semaines.
Source de financement des groupes armés
La RDC pointe du doigt des incohérences entre les déclarations d’Apple sur la vérification de l’origine des minerais (étain, tantale et tungstène) et la réalité sur le terrain. Kinshasa accuse Apple d’acheter ces minerais « principalement au Rwanda », pays dont la production minière est quasiment nulle.
Selon les autorités congolaises, ces pratiques illégales, qui incluent la contrebande et le blanchiment d’argent, financent des groupes armés, alimentent la violence et exacerbent les crises humanitaires et environnementales dans l’Est du pays. Cette région est ravagée par la violence depuis 30 ans, notamment depuis le génocide rwandais. Des dizaines de groupes rebelles y sont actifs, luttant pour le contrôle des terres et des ressources économiques, ce qui exacerbe les conflits ethniques.
Apple et Kigali n’ont pas encore réagi
Ces accusations contre Apple et le Rwanda interviennent dans un contexte de tensions entre les deux pays. La RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) dans l’Est du Congo, ce que les autorités rwandaises démentent catégoriquement. Elles accusent en retour la RDC de soutenir les rebelles hutus basés sur son territoire.
Apple et les autorités rwandaises n’ont pas encore officiellement réagi aux accusations de Kinshasa. Cette affaire met en exergue les défis liés à l’exploitation minière en Afrique centrale, où les pratiques illégales et les violations des droits humains sont monnaie courante. Il est également important de souligner que l’Est de la RDC est une région riche en ressources naturelles, dont l’exploitation pourrait contribuer au développement économique du pays.