Kenya : vers la destitution du vice-président Rigathi Gachagua ?


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Drapeau du Kenya
Drapeau du Kenya

La scène politique kényane est en ébullition. Le vice-président Rigathi Gachagua fait face à une motion de censure qui pourrait bouleverser l’équilibre du pouvoir au sein du gouvernement. Accusé de violation de la Constitution et de division ethnique, Gachagua est de plus en plus isolé, tandis que les députés se mobilisent pour sa destitution.

Ce bras de fer entre le président William Ruto et son numéro deux pourrait bien ouvrir un nouveau chapitre dans l’instabilité politique au Kenya.

Les tensions croissantes entre Ruto et Gachagua

Depuis plusieurs mois, les relations entre le président William Ruto et son vice-président Rigathi Gachagua sont marquées par une forte détérioration. Ce dernier a critiqué à plusieurs reprises les décisions de son supérieur, notamment après les manifestations meurtrières de juin et juillet 2024. Gachagua, qui vient de la région stratégique du Mont Kenya, a joué un rôle clé dans la victoire de Ruto aux élections de 2022. Mais aujourd’hui, il se retrouve en porte-à-faux avec la ligne gouvernementale. Il est accusé par ses pairs de diviser la nation.

Les accusations portées contre le vice-président :

Les principaux reproches à l’encontre de Rigathi Gachagua concernent ses discours publics, jugés provocateurs et incitant à la division ethnique. Il est également accusé de saper l’autorité du gouvernement en place et d’avoir contribué indirectement à alimenter les manifestations qui ont secoué le pays en milieu d’année. En outre, des allégations de corruption viennent assombrir son image, renforçant les critiques. La motion de censure déposée au Parlement par plusieurs législateurs semble bien partie pour obtenir le soutien nécessaire.

Une motion de censure qui prend de l’ampleur

La motion de destitution prend de l’ampleur au Parlement. Selon le chef de la majorité présidentielle à l’Assemblée, Kimani Ichung’wah, de nombreux députés ont déjà apposé leur signature. Certains médias locaux rapportent que près de 250 législateurs auraient déjà signé en faveur de la motion, bien au-delà du tiers requis pour qu’elle soit débattue au Parlement. Les partisans de cette démarche semblent confiants quant à l’issue de ce processus.

La défense de Rigathi Gachagua

Face à cette tempête politique, Rigathi Gachagua ne compte pas se laisser faire. Il dénonce une cabale orchestrée par le président Ruto, affirmant que cette motion ne pourrait voir le jour sans son aval. Soutenu par une partie de l’électorat de sa région natale, le vice-président se montre défiant, déclarant que « deux cents personnes ne peuvent pas renverser la volonté du peuple ». Il a également tenté, en vain, de bloquer la motion via des actions en justice auprès de la Haute Cour.

Une crise politique en pleine crise économique

Cette lutte pour le pouvoir survient dans un contexte économique particulièrement tendu pour le Kenya. Le pays est frappé par une grave crise financière, et les conflits internes au sein du gouvernement risquent de compliquer encore davantage la gestion des affaires publiques. La montée des tensions entre Ruto et Gachagua inquiète la population et suscite des doutes quant à la stabilité du gouvernement.

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