Le Kenya est actuellement secoué par une série de manifestations massives déclenchées par la profonde crise économique qui frappe le pays. Des milliers de Kenyans sont descendus dans les rues de la capitale, Nairobi, et d’autres grandes villes pour exprimer leur mécontentement face à l’augmentation du coût de la vie, la hausse du chômage et la corruption endémique. Au moins 5 manifestants sont décédés aujourd’hui alors que le Parlement a été pris d’assaut.
Depuis plusieurs mois, le Kenya traverse une période économique particulièrement difficile. La dépréciation du shilling kenyan, combinée à une inflation galopante, a considérablement réduit le pouvoir d’achat des citoyens. Les prix des denrées alimentaires de base ont doublé, tandis que les coûts de l’énergie et des transports ont atteint des sommets historiques. Cette situation a poussé de nombreuses familles dans une précarité accrue, exacerbant les tensions sociales. En parallèle, l’Etat, à la recherche de recettes, a annoncé l’augmentation de certaines taxes et impôts, favorisant le mécontentement général.
Les revendications des manifestants
Les manifestants, majoritairement composés de jeunes et de travailleurs, réclament des mesures immédiates pour lutter contre la vie chère et la suppression du projet de nouvelle taxe. Parmi leurs principales revendications figurent aussi la réduction des taxes sur les produits de première nécessité, une augmentation significative du salaire minimum et des mesures efficaces pour lutter contre la corruption.
James Mwangi, un des leaders des manifestations à Nairobi, a déclaré : « Nous ne pouvons plus accepter de vivre dans ces conditions. Le gouvernement doit agir pour améliorer notre quotidien. Il est inacceptable que les dirigeants continuent de s’enrichir pendant que nous luttons pour survivre. »
La tragédie de ce 25 juin
Ce 25 juin, les manifestations ont viré au chaos dans la capitale Nairobi. Au moins une personne a été tuée lorsque des manifestants ont forcé les barrages de police et pénétré dans l’enceinte du Parlement. Selon Elodie Cousin, correspondante de France 24 au Kenya, la situation s’est rapidement détériorée, les forces de sécurité utilisant des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter de disperser la foule.
Le gouvernement, dirigé par le Président William Ruto, avait pourtant réagi en appelant au calme et en promettant de mettre en place des mesures pour stabiliser l’économie. Dans un discours télévisé, le Président a annoncé un plan de relance économique visant à stimuler la production nationale, à créer des emplois et à améliorer l’accès aux services de base. Sa main tendue aux jeunes du pays n’a pas été acceptée. En effet, ces annonces n’ont pas suffi à apaiser les manifestants, qui exigent des actions concrètes et immédiates.
La communauté internationale réagit
La crise au Kenya a attiré l’attention de la communauté internationale. L’Union Africaine et les Nations Unies ont exprimé leur préoccupation face à l’escalade de la violence et ont exhorté le gouvernement à engager un dialogue constructif avec les manifestants.
En attendant, les Kenyans continuent de manifester, déterminés à se faire entendre et à lutter pour un avenir meilleur.