Kenya : un contrat de 741 millions de dollars interrompu par la justice


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Un bus kényan
Un bus kényan

La Haute Cour du Kenya a procédé à la suspension de la signature d’un contrat de 95,68 milliards de shillings (environ 741 millions de dollars). Le contrat en question, qui liait la Kenya Electricity Transmission Company (Ketraco) et Adani Energy Solutions Limited, porte sur un marché de construction d’infrastructures de transports électriques.

Cette rupture fait suite à un recours en justice de la Law Society of Kenya (LSK), association centrale des avocats du Kenya. A en croire l’association, cet accord était « une imposture constitutionnelle » et « entaché de secret et ne respectait pas les principes d’intégrité, de transparence, d’ouverture et de responsabilité ». Toujours selon l’association, le projet aurait été conclu de manière énigmatique, sans une implication signifiante du public, et indexe le gouvernement qu’elle accuse d’avoir masqué des informations capitales sur le projet.

La capitale du Kenya en proie à la pollution

Pour rappel, Adani est un groupe spécialisé dans les infrastructures (ports, routes, aéroports, lignes électriques, parc de renouvelables). Le groupe s’est érigé comme un acteur incontournable du secteur en Inde. Au Kenya, la capitale est profondément en proie à la pollution aux gaz d’échappement. Pour y remédier, le gouvernement entend prendre des mesures pour faciliter le développement des véhicules électriques avec de nombreuses facilités fiscales.

Pays d’Afrique de l’Est, le Kenya peut compter sur ses vastes réserves d’énergies renouvelables et se fixe pour objectif de réduire de 30% ses émissions de CO2 d’ici 2030. La capitale Nairobi selon la source concentrerait à elle seule 45% du bilan carbone attribué au secteur des transports. Des solutions innovantes telles que Roam, société suédoise et kényane, ont été mises en service avec le lancement en 2022 d’un premier bus électrique de 77 places disposant d’une autonomie de 360 km. Ce dernier est rechargeable en deux heures et sa vitesse ne peut excéder 70 km/h.

Difficultés qui freinent le développement du transport routier

Le secteur du transport routier au Kenya joue un rôle essentiel dans l’économie du pays. Il facilite le commerce national et régional en plus de connecter les villes principales comme Nairobi, Mombasa, Kisumu et les zones rurales. Le réseau routier sert également de couloir stratégique pour les échanges avec les pays voisins comme l’Ouganda, le Soudan du Sud et le Rwanda. Cependant, ce secteur fait face à des difficultés qui freinent son développement et impactent son efficacité.

Parmi les défis figurent le mauvais état de certaines routes, en particulier celles situées en dehors des zones urbaines. De nombreuses routes sont mal entretenues ou endommagées par les intempéries, en particulier lors de la saison des pluies. Ce qui rend certaines régions difficilement accessibles et augmente les coûts d’entretien pour les entreprises de transport.

Fortes émissions de gaz à effet de serre

L’encombrement des routes, en particulier sur les axes principaux comme la route Mombasa-Nairobi, constitue un autre problème de taille. Les embouteillages fréquents ralentissent le transport des marchandises, augmentent les coûts de carburant et les émissions de gaz à effet de serre. Le port de Mombasa, principal point d’entrée pour les importations et exportations du Kenya, subit également des retards de déchargement et de transport en raison de ces encombrements routiers.

La sécurité reste une grosse préoccupation. Le nombre d’accidents de la route est élevé au Kenya, souvent dus à une combinaison de facteurs comme l’excès de vitesse, la surcharge des véhicules, et le non-respect des réglementations de sécurité. Cela affecte non seulement la sécurité des passagers et des marchandises, mais entraîne également des pertes économiques significatives pour les entreprises de transport.

Modernisation du réseau routier

Le secteur est également confronté aux défis de corruption et de bureaucratie. Les transporteurs sont souvent confrontés à des barrages routiers où ils doivent payer des pots-de-vin pour éviter les amendes, et le processus d’inspection des véhicules peut être retardé par des obstacles administratifs. Ces pratiques augmentent les coûts d’exploitation et réduisent la rentabilité des entreprises de transport.

Pour surmonter ces difficultés, le gouvernement kenyan travaille à moderniser le réseau routier et à développer des infrastructures comme le projet autoroutier Nairobi-Mombasa. De plus, des efforts sont faits pour renforcer la réglementation et améliorer la sécurité routière.

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