L’explosion d’une voiture piégée, près d’un commissariat de la capitale kényane, a fait au moins quatre morts et de nombreux blessés, mercredi soir.
Nairobi de nouveau frappée en plein cœur. Les opérations de sécurité déployées par le gouvernement ces dernières semaines n’auront donc pas suffi à enrayer la recrudescence de la violence que connait la capitale kényane. Mercredi soir, un attentat à la voiture piégée, près d’un commissariat de la ville, a fait au moins quatre morts, dont deux policiers, et de nombreux blessés, selon l’AFP.
S’il est établi que les deux policiers ont arrêté une berline au niveau d’un carrefour et « l’ont conduite avec ses deux occupants jusqu’au commissariat de Pangani », selon les déclarations du ministère de l’Intérieur, les raisons de l’interpellation semblent plus floues. Certaines sources affirment en effet que les policiers avaient détecté ce véhicule pour son comportement suspect, alors que d’autres arguent qu’il s’agissait d’une simple arrestation pour infraction au code de la route. Toujours est-il que les occupants du véhicule l’ont fait exploser avant qu’il ne parvienne à destination.
« Alors qu’ils approchaient du commissariat de Pangani, les deux occupants, présumés d’origine somalienne, ont fait exploser la bombe, tuant deux agents de police en plus d’eux-mêmes », a déclaré un agent de police sous le couvert d’anonymat à Xihnua. « Nous soupçonnons que ces deux personnes souhaitaient attaquer un certain endroit dans Nairobi avec leurs explosifs, mais que leur plan a été perturbé par l’arrivée des policiers avant qu’ils n’aient pu atteindre leur destination », a-t-il rajouté.
Un nouvel attentat attribué au groupe islamiste Shebab
L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, mais ce n’est pas la première fois que le quartier d’Eastleigh est théâtre d’attentats, qui ont été attribués aux islamistes somaliens Shebab. Le commissariat de Pangani est en effet mitoyen du quartier d’Eastleigh surnommé « le petit Mogadiscio », en raison de la forte population somalienne ou d’ethnie somalie qui y réside.
Le 31 mars dernier, au moins six personnes y avaient déjà été tuées lors de trois explosions quasi-simultanées dans deux restaurants et une clinique. A la suite de ces attentats, la police avait mené une importante opération « antiterroriste », consistant essentiellement à rafler des milliers de personnes afin de vérifier leur identité. Plusieurs centaines de Somaliens sans papiers avaient alors été renvoyés à Mogadiscio.
Le Kenya fait régulièrement l’objet d’attaques islamistes depuis qu’il a envoyé ses troupes combattre les Shebab dans le sud du la Somalie en octobre 2011. Les Shebab avaient notamment revendiqué la spectaculaire attaque du centre commercial de Westgate de Nairobi, en septembre 2013, où un assaut et une prise d’otages avaient fait 77 morts. A la mi-mars, un véhicule bourré d’explosifs assez puissants pour faire exploser un immeuble avait été intercepté par la police kényane à Mombasa.