Kenya : Rigathi Gachagua dénonce un complot face à la destitution


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Rigathi Gachagua, vice-president du Kenya
Rigathi Gachagua, vice-president du Kenya

Le vice-président kényan, Rigathi Gachagua, se trouve au cœur d’une tourmente politique sans précédent. Accusé de corruption, d’atteinte à l’unité nationale et d’insubordination, il est la cible d’une motion de destitution déposée à l’Assemblée nationale.

Alors qu’il clame son innocence et dénonce un complot politique, la tension est à son comble au sein du gouvernement kényan. Les prochaines heures seront décisives pour celui qui se bat pour sa survie politique.

Des accusations graves et multiples

Rigathi Gachagua fait face à onze chefs d’accusation, dont des accusations de division ethnique, d’abus de pouvoir et de détournements de fonds publics. Le point central des accusations concerne la richesse accumulée par le vice-président après son élection. Selon la motion de destitution, il aurait amassé un portefeuille immobilier valant à plus de 5 milliards de shillings (environ 36 millions d’euros). Ces fonds proviendront, selon les plaignants, de la corruption et du blanchiment d’argent.

Cependant, Rigathi Gachagua a rejeté catégoriquement ces accusations lors d’une déclaration à la presse. « Ces accusations sont de la pure propagande », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il s’agit d’un complot pour le pousser hors du pouvoir. Il a également précisé que la majorité de ses biens ont été acquis bien avant son entrée en politique, à l’époque où il était un homme d’affaires prospère sous le régime de Mwai Kibaki.

Un affrontement politique avec le président Ruto ?

Les tensions entre Rigathi Gachagua et le président William Ruto ne sont pas récentes. Depuis leur élection en duo en août 2022, les relations se sont détériorées, au point que certains observateurs y voient l’origine de cette motion de destitution. Selon Gachagua, cette procédure est orchestrée par des proches du président Ruto, qui cherchaient à se débarrasser de lui.

« C’est un complot, pur et simple », a déclaré Gachagua. Il a insisté sur le fait que cette offensive vise à l’évincer pour des raisons politiques. Cependant, ce bras de fer entre les deux hommes pourrait se révéler risqué pour William Ruto lui-même, car certains opposants réclament désormais également sa destitution, estimant qu’il doit partager la responsabilité des accusations portées contre son vice-président.

Une défense minutieuse devant le Sénat

Rigathi Gachagua n’entend pas se laisser faire sans se défendre. Il doit prendre la parole devant le Sénat, où il disposera de deux heures pour démontrer point par point les accusations portées contre lui. Lors de son adresse à la nation, il a déjà commencé à exposer en détail les origines de ses biens, et mis l’accent sur sa carrière d’homme d’affaires avant son entrée en politique.

Il espère que cette démonstration de transparence suffira à convaincre les sénateurs et à lui éviter la destitution. Mais la tâche s’annonce ardue, car la pression politique est forte et les voix qui demandent sa démission se multiplient.

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Une issue incertaine pour le gouvernement kényan

Cette motion de destitution, qui survit après plusieurs mois de tensions politiques, pourrait avoir des répercussions profondes sur l’avenir du gouvernement kényan. Si Rigathi Gachagua parvient à survivre à cette épreuve, cela pourrait affaiblir considérablement le président William Ruto.

La situation reste donc extrêmement volatile, et les prochaines heures seront déterminantes. Gachagua peut-il convaincre ses paires de son innocence ? Et quel impact cette crise aura-t-elle sur l’ensemble du gouvernement kényan ? Une chose est certaine : le dénouement de cette affaire pourrait bien redessiner la carte politique du Kenya pour les années à venir.

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