Kenya : rêve manqué pour Kim Basinger


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Drapeau du Kenya
Drapeau du Kenya

Avec « Je rêvais de l’Afrique », « I dreamed of Africa », le réalisateur américain Hugh Hudson avait pensé réunir tous les ingrédients d’un grand succès cinématographique : la sauce n’a pas pris.

Présenté à Cannes dans la sélection Un Certain Regard, le film de Hugh Hudson n’était pourtant pas bâti sur du sable : en guise de scénario, la prodigieuse autobiographie de Kuki Gullmann, femme au destin exceptionnel, conduisant sa vie d’une main de maître à travers des vicissitudes successives qui semblent avoir, à chaque occasion, un peu plus éprouvé son courage et sa rage de vaincre.

De tragédie en tragédie, Kuki Gallmann est l’image même de la résistance humaine face à l’adversité, grâce à cette petite flamme, l’instinct de vie, qui brûle envers et contre tout et permet de conserver intact l’optimisme, et la volonté de construire… Incarnée par Kim Basinger qui y met toute sa puissance, sa santé et son énergie, l’aventurière vénitienne est pourtant presque trop robuste pour être crédible.

Car l’histoire part de Venise, où Kuki, divorcée, élevait seule son jeune fils, Emanuele. Comble de la fatalité pour une citoyenne de la Sérénissime, c’est à la suite d’un terrible accident de voiture que sa vie bascule : seule survivante du drame avec son ami Paolo Gallmann, elle l’épousera et partira avec lui au Kenya, sur les traces d’un passé qui n’est pas le sien, dans un quotidien auquel rien ne la préparait.

Insuffisant

Comme le déclare Hugh Hudson en présentant son film : « L’Afrique est une terre bénie…C’est un endroit où le superficiel n’a pas lieu d’être. Cette contrée appelle la force, celle du coeur et du mental… » Certes, comment le nier ? Mais peut-on s’arrêter là ? Est-ce suffisant pour faire une épopée ? Est-ce même suffisant pour construire un destin ?

Tous les ingrédients sont présents, personne ne ménage ni ses efforts ni son talent, le projet était ambitieux : le roman d’une femme face à la puissance sauvage de l’Afrique, symbolisant l’irréductible imprévisibilité de la condition humaine… Mais voilà, difficile de rééditer « Out of Africa »… La sauce ne prend pas, il y a peut-être trop de grandiloquence et d’énergie dépensée, l’histoire aurait peut-être réclamé plus de simplicité et une plus grande économie de moyens : c’est trop beau, trop émouvant et trop bien léché pour être vrai… Le comble pour une autobiographie !

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