Quinze personnes ont été tuées, lundi, lors de violentes attaques dans l’Ouest du Kenya. Les meurtres ont été perpétrés dans une région où le plan de répartition des terres de 2006 a été injustement ressenti par la population. Un problème qu’aura à résoudre, une fois en place, le nouveau gouvernement de coalition de Mwai Kibaki et de Raila Odinga.
Quinze personnes ont trouvé la mort, lundi, dans l’Ouest du Kenya. Les attaquants, armés de machettes et d’armes à feu, frappaient aux portes des maisons pour en faire sortir les habitants. Selon la police locale, ceux qui sortaient étaient abattus et les autres brûlés dans leur maison.
Même si les forces de l’ordre ne sont pas en mesure d’identifier les auteurs des faits, les soupçons pèsent lourdement sur la milice SLDF, la Force de défense des terres des Sabaot.
Les effets de la colère
Les clans rivaux de cette communauté ethnique sont en proie à des dissensions depuis l’application du plan de répartition des terres de 2006. « Par moments, on enregistre au moins un meurtre par jour, ou un ou deux meurtres par semaine (…) Si cela continue, on ne parlera plus de combat pour la terre, mais de combat pour la survie », avait affirmé Hezborn Wekola, aide secouriste à la Société de la Croix-Rouge kényane, il y a deux semaines, à l’agence d’informations Irin.
Des centaines de personnes ont déjà été tuées au cours de ces attaques et des dizaines de milliers d’autres ont été déplacées. Sur le terrain, une seule solution semble pouvoir résoudre le problème. « Une réforme agraire s’impose pour corriger certaines injustices historiques », confie Florence Makhanu, coordinatrice du Conseil national des églises kényanes pour la région ouest du pays.
Dernière phase des pourparlers
Les violences rappellent que certaines tensions existaient au Kenya bien avant la crise post-électorale. Une crise dont la résolution est imminente, puisque le pouvoir et l’opposition ont approuvé la création d’un gouvernement de coalition.
La quatrième et dernière phase des pourparlers entre le président kenyan Mwai Kibaki et le leader de l’opposition Raila Odinga a débuté lundi, à Nairobi. Elle a pour objectif de fixer les termes de la cohabitation. Les deux parties devraient notamment y aborder la question de la répartition des richesses et celle, tout aussi délicate, de la répartition des terres.
Les entretiens entre les deux hommes se dérouleront sous l’égide de l’ancien ministre nigérian des Affaires Etrangères Oluyemi Adeniji. Il ne reste que peu de temps à Mwai Kibaki et à Raila Odinga pour s’entendre. Jeudi 6 mars, le Parlement doit valider l’accord de coalition.