Kenya : quand les enlèvements frappent au sommet de l’État


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Le Kenya fait face à une vague d’enlèvements inquiétante, touchant jusqu’aux hautes sphères de l’État. Le témoignage poignant de Justin Muturi, dont le fils a été kidnappé, met en lumière une crise sécuritaire et politique majeure.

La récente vague d’enlèvements au Kenya a pris une tournure dramatique lorsque Justin Muturi, ancien procureur général et actuellement secrétaire d’État au ministère des Services publics, a révélé que son propre fils avait été kidnappé. Un événement qui met en lumière l’ampleur de ce phénomène et soulève de graves questions sur l’implication des autorités.

Le témoignage poignant d’un haut fonctionnaire

Justin Muturi a choqué l’opinion publique en déclarant à la télévision nationale que son fils, Leslie, avait été enlevé par des individus armés et cagoulés en plein Nairobi. Bien qu’étant membre du Conseil national de sécurité à l’époque, il n’avait obtenu aucune explication officielle sur les circonstances de cet enlèvement. « Je ne savais pas s’il était vivant ou mort », a-t-il confié avec émotion. Finalement libéré le lendemain, Leslie est l’une des rares victimes à avoir réchappé à cette vague d’enlèvements.

Depuis le début des manifestations menées par la génération Z en juin 2024, la Commission nationale des droits humains du Kenya (KNCHR) a recensé 82 cas d’enlèvements. Ces disparitions touchent principalement de jeunes critiques du pouvoir. Amnesty International et d’autres ONG dénoncent l’implication possible d’une unité secrète, liée aux services de renseignement et à la lutte contre le terrorisme.

La police, de son côté, nie toute responsabilité, mais l’absence d’enquêtes approfondies soulève des interrogations. « Pourquoi les responsables des forces de l’ordre ne sont-ils jamais inquiétés ? » s’interroge un rapport de la KNCHR.

Des cas qui se multiplient

L’affaire du fils de Justin Muturi n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Récemment, la militante tanzanienne Maria Sarungi Tsehai a été kidnappée à Nairobi avant d’être libérée sous pression internationale. Ces incidents rappellent également celui de l’opposant ougandais Kizza Besigye, enlevé dans un hôtel de Nairobi et transféré en Ouganda.

Ces disparitions alimentent un climat de peur et soulèvent des questions sur la capacité des autorités à garantir la sécurité des citoyens et des réfugiés politiques. Alors que les voix critiques se multiplient, Nairobi se retrouve sous les projecteurs, accusée d’être une plaque tournante des enlèvements politiques.

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