L’administration du Président Uhuru Kenyatta est maintenant confrontée à un test décisif pour apprivoiser la corruption endémique au sein du gouvernement alors que l’État et les fonctionnaires ciblent désormais le vol de plusieurs centaines de milliards de FCFA du fonds publics, en grande partie par le biais de marchés publics irréguliers et d’attribution de marchés publics.
Le rapport de l’ODPP montre, pour la première fois la valeur des fonds gouvernementaux volés dans le cadre d’accords de corruption par les secrétaires de cabinet, les principaux secrétaires, les gouverneurs et les hauts fonctionnaires du comté, les sous-commissaires de comté et les hauts fonctionnaires, les membres de l’assemblée du comté (MCA) et les directeurs et chef d’entreprises publiques.
Au cours des six premiers mois de 2020 (janvier-juin), le gouvernement avait perdu 12,4 millions de dollars (plus de 6,8 milliards de FCFA) au profit de fonctionnaires corrompus. Le rapport, qui rend compte de l’année 2017 à 2020, montre que si la valeur des fonds volés continue d’augmenter, le nombre d’affaires de corruption enregistrées est passé de 58 en 2017 à 26 en 2019 et à deux au cours des six premiers mois de cette année. Ce qui implique que les individus corrompus et les cartels ciblent désormais d’importantes sommes de fonds publics.
On estime que le gouvernement perd 30% de son budget annuel à cause de la corruption, entraînant des déficits budgétaires persistants et des emprunts pour financer les opérations gouvernementales et financer les programmes de développement. Selon le rapport, les affaires de corruption à fort impact, impliquant d’importantes sommes d’argent, des hauts fonctionnaires (état et offres publiques) ou des affaires d’intérêt public significatif, totalisant 135 affaires impliquant plus de 2,24 milliards de dollars (1 239 milliards FCFA) pendantes devant les tribunaux au 30 juin 2020.
Le rapport montre qu’au moins 57% de ces affaires ont été enregistrées devant les tribunaux entre janvier 2018 et juin 2020, tandis que 43% l’ont été avant 2018. Les cas enregistrés de 2018 à juin 2020 concernaient plus de 1,57 milliard de dollars (869 milliards FCFA), tandis que les cas enregistrés en 2017 et avant impliquaient environ 670 millions de dollars (371 milliards FCFA).
Selon le rapport, la lutte contre la corruption a continué d’être un domaine d’intervention clé pour l’ODPP de janvier 2018 à juin 2020, où un total de 220 affaires ont été enregistrées devant les tribunaux et des poursuites ont été engagées. Au total, 26 cas ont été enregistrés au 30 juin, tandis que 78 et 116 cas ont été enregistrés en 2019 et 2018 respectivement. Le rapport note qu’au total 238 affaires de corruption ont été conclues à ce jour, dont 20 ont été conclues au 30 juin 2020, tandis que 103 affaires et 115 affaires ont été conclues en 2019 et 2018 respectivement.
En revanche, l’ODPP a connu une augmentation progressive du taux de condamnation obtenu au cours de la période sous revue à un taux remarquable de 63,16% au premier semestre 2020. « C’est une illustration claire de l’effort concerté déployé par le Bureau en collaboration avec les parties prenantes au cours des trois années dans la lutte contre la corruption », selon le rapport.