Le Kenya est en effervescence depuis la naissance, lundi, des deux premiers bébés du pays conçus par fécondation in vitro. Une avancée qui devrait permettre aux couples stériles de ne plus avoir à se rendre à l’étranger pour donner la vie.
« Je suis très heureux pour mes patientes.» Le Dr kenyan Joshua Noreh est aux anges depuis que les deux premiers bébés du pays issus d’une fécondation in vitro (FIV) ont vu le jour, lundi à l’Avenue Hospital de Nairobi. Les deux jeunes mères ont accouché par césarienne. « L’une avait eu une opération de l’utérus avant d’être enceinte et la seconde avait un autre problème. Les mamans, âgées de 30 et 35 ans, et les fillettes sont en bonne santé et « elles rentreront peut-être chez elles demain (jeudi, ndlr) », indique le Dr Joshua Noreh.
Tout a commencé en août 2005. Le spécialiste a vu plusieurs groupes de patientes qui voulaient procréer via une FIV. Une technique pour la première réussie en 1978 en Angleterre et qui consiste à féconder un ovule hors de la femme et de l’implanter ensuite dans l’utérus. « Sept autres femmes sont actuellement enceintes grâce à la FIV. Pour le moment, il n’y a eu aucun problème », commente le Dr Joshua Noreh.
« Les femmes n’auront plus à se rendre en Afrique du Sud »
La nouvelle, largement couverte par le quotidien national Daily Nation, va sans doute changer la vie des couples stériles. « Maintenant les femmes n’auront plus à se rendre en Afrique du Sud ou ailleurs pour bénéficier d’une fécondation in vitro. Nous pouvons leur délivrer ce traitement », s’enthousiasme le spécialiste. Une bonne chose si l’on en croit certains agents de santé, qui remarquent une hausse du taux d’infertilité parmi les classes moyennes, notamment à cause d’infections sexuellement transmissibles. « Les infections sont une cause, mais dans la plupart des cas il y a un problème au niveau des trompes, qui sont bouchées », tempère le Dr Joshua Noreh.
Le coût de la procédure risque de circonscrire la FIV aux plus nantis. Selon les informations rapportées par la BBC, les deux femmes qui ont accouché lundi ont en effet payé 300 000 shillings kenyans (environ 3 300 euros). Le spécialiste a toutefois expliqué qu’il a reçu des centaines de personnes de requêtes depuis l’annonce des essais et une cinquantaine depuis ce lundi. Dans le monde, plus d’un million de bébés ont déjà été conçus via une FIV.