Certaines organisations non gouvernementales au Kenya telles que Muslims for Human rights et Haki Africa, sont accusées de soutenir les shebab depuis que leurs comptes bancaires ont été gelés. Cependant, certains de leurs membres exhortent le gouvernement kényan d’apporter des preuves de leur soutien à des activités terroristes.
Muslims for Human rights et Haki Africa, deux organisations de défense de droits de l’Homme du Kenya suscitent la polémique depuis qu’elles ont été inscrites sur la liste des individus ou groupes soutenant les islamistes shebab après l’attaque de Garissa. Néanmoins, les preuves afin d’incriminer ces ONG manquent, ce qui remet en cause le soutien de ces organisations aux shebab, selon RFI.
Amnesty International et Human Rights Watch s’interrogent sur les réelles motivations du gouvernement kényan. Ce dernier tente-t-il d’éliminer des organisations qui critiquent les abus liés à sa politique de lutte contre le terrorisme ? Quoi qu’il en soit, ces deux organisations de défense des droits de l’Homme ont, depuis ce lundi, publié un communiqué commun afin de tirer la sonnette d’alarme sur cette situation.
Les deux organisations pointées du doigt par le gouvernement ont déposé un recours auprès de la Haute Cour de justice de Mombasa. Afin de faire aboutir la procédure, la coalition kényane des défenseurs des droits de l’Homme a appelé le rapporteur spécial des Nations Unies pour les défenseurs des droits de l’Homme, le Français Michel Forst, à user de son influence auprès du gouvernement kényan.
Pour la communauté internationale, « les actions contre ces extrémistes doivent se faire en consultation avec la société civile et en particulier la communauté musulmane. Toute accusation devrait être appuyée par des preuves et respecter les mécanismes judiciaires appropriés ». Muslims for Human rights et Haki Africa doivent désormais prouver leur innocence en apportant des preuves.