À la veille de son audience pour sa possible destitution, le vice-président kényan, Rigathi Gachagua, a été hospitalisé, retardant le vote du Sénat.
Alors que la procédure de destitution du vice-président kényan, Rigathi Gachagua, entame une phase cruciale ce jeudi 17 octobre 2024, un rebondissement inattendu vient perturber les débats. Le vice-président, accusé de corruption et d’incitation à la division ethnique, a été hospitalisé, retardant ainsi le vote du Sénat.
Un procès politique suspendu par une hospitalisation
Ce 17 octobre devait marquer une étape décisive dans l’avenir politique du Kenya, avec l’examen par le Sénat de la destitution de Rigathi Gachagua. Cependant, selon son avocat, le vice-président est tombé gravement malade et a été admis à l’hôpital, l’empêchant de comparaître pour sa défense. L’audience, prévue initialement pour la matinée, a été suspendue jusqu’à 17 heures à Nairobi (14 heures TU).
L’accusé, qui qualifie les charges de « propagande » et de « complot politique », avait vu ses recours rejetés la veille par la haute cour. Pourtant, la tension reste palpable, car la procédure de destitution pourrait bien marquer un tournant historique dans le pays.
Des accusations qui pèsent lourd sur l’avenir politique
Le vice-président Gachagua est accusé de multiples infractions graves, notamment de violation de la Constitution, de corruption, et de sédition. Il est également soupçonné d’avoir acquis illégalement des biens, comme des hôtels et des appartements, à travers des détournements de fonds publics. La semaine dernière, l’Assemblée nationale avait voté massivement en faveur de sa destitution, préparant ainsi le terrain pour l’examen du dossier par le Sénat.
La question qui brûle les lèvres de nombreux Kényans est la suivante : Gachagua survivra-t-il politiquement à cette procédure qui semble être menée tambour battant ?
Un affrontement silencieux entre le vice-président et le chef de l’État
La situation de Rigathi Gachagua met en lumière des tensions plus profondes au sein du pouvoir exécutif kényan. Depuis plusieurs mois, les relations entre Gachagua et le président William Ruto se sont détériorées. Le vice-président est accusé de ne pas avoir suffisamment soutenu le président lors des manifestations antigouvernementales, qui ont secoué le pays en juin et juillet. Ces manifestations, réprimées dans le sang avec au moins 60 morts, ont laissé une société divisée et un vice-président isolé politiquement.
Gachagua, autrefois un pilier stratégique pour Ruto, notamment en raison de son influence dans la région du Mont Kenya, se décrit désormais comme une « cartouche usagée ». Il estime que sa destitution ne peut avoir lieu sans l’approbation tacite du président.