Au Kenya, la disparition puis la réapparition de six influenceurs, dont le célèbre caricaturiste Gideon Kibet alias Kibet Bull, suscitent autant de soulagement que de questions.
Kibet Bull, connu pour ses dessins satiriques qui ciblent le président William Ruto, avait été enlevé le 24 décembre dernier. C’est lundi 6 janvier qu’il a pu enfin rassurer ses proches avec un simple message sur X : « Je suis en sécurité. »
Une disparition qui résonne comme un avertissement
Ces disparitions interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement et une jeunesse engagée, bien souvent active sur les réseaux sociaux. Kibet Bull avait été vu pour la dernière fois après une rencontre avec un sénateur de l’opposition à Nairobi. Sa famille a reçu son appel depuis Vihiga, à 360 kilomètres de la capitale, mais son état traumatique l’empêche de donner des détails.
D’autres victimes, comme l’étudiant Billy Munyeri Wangi, racontent des conditions de détention terrifiantes. Chambres noires, tortures, et un silence imposé sur leurs ravisseurs. Ces récits soulignent la gravité des accusations portées contre des agents de l’État. Ceux-ci sont pointés du doigt par plusieurs organisations de la société civile.
Des accusations graves contre les autorités
L’association des dessinateurs d’Afrique de l’Est, Katuni, a vivement réagi en accusant directement l’État kényan. Elle estime que ces disparitions sont le fait d’agents de l’État. Leur seul but est de réduire les Kényans au silence. Un point de vue partagé par de nombreux observateurs qui dénoncent une répression ciblée. Celle-ci touche particulièrement envers les jeunes critiques du gouvernement sur les réseaux sociaux.
La Génération Z, un moteur de la contestation
Au cœur de cette répression, une génération Z audacieuse qui exprime sa colère et ses revendications à travers des caricatures et des publications percutantes. Ces jeunes influenceurs sont devenus une menace pour le pouvoir.
Une vague de disparitions inquiétantes
Selon les chiffres rapportés par la Deutsche Welle, au moins 82 Kényans ont disparu depuis le début des manifestations sociales en juin dernier. Ces disparitions forcées concernent en majorité des jeunes qui, sur les plateformes comme X, dénoncent les politiques du président Ruto.
Une affaire qui bouleverse l’opinion publique
La réapparition des six influenceurs, bien que partielle, ne fait qu’épaissir le mystère autour des motivations réelles des enlèvements. Si certains y voient une stratégie pour intimider la contestation, d’autres s’interrogent sur le rôle de la police et l’absence de réponses concrètes de la part des autorités.
