Les forces de sécurité kényanes tentent toujours de déloger les insurgés somaliens islamistes shebabs du centre commercial Westgate à Nairobi, où ils ont mené une attaque qui a fait au moins 59 morts et 150 blessés. Des civils sont toujours retenus en otage.
Le siège se poursuit dans le centre commercial de Nairobi Westgate, attaqué samedi par les insurgés islamistes shebabs, faisant plus de 59 morts et 150 blessés. Les forces de sécurité tentent toujours, ce dimanche, de déloger les insurgés islamistes retranchés avec un nombre inconnu de civils pris en otage. Il y aurait sept otages aux mains des commandos somaliens, a indiqué un policier samedi. Mais ce nombre pourrait être plus élevé, vu la fréquentation du centre commercial au moment du drame.
« Le nombre d’otages est toujours inconnu, mais ils se trouvent en plusieurs endroits. Les niveaux supérieurs (du centre commercial) ont été sécurisés. Aucune communication n’a pu être établie (avec les islamistes) », a indiqué des responsables du Centre national des opérations de catastrophes, dans un message posté dimanche matin sur Twitter. Au moins deux soldats kényans ont été blessés et évacués en ambulance.
Vengeance
Les insurgés islamistes shebabs, qui étaient au nombre de dix, se sont introduits samedi dans le centre commercial, semant le chaos et la terreur. Ils ont utilisé des armes lourdes, tirant sur tout ce qui bouge, selon certains témoins, utilisant des grenades. Au moment du drame, des familles faisaient leurs courses, d’autres étaient installés sur des terrasses sirotant leur café. Ce jour-là près d’un milliers de personnes, clients et employés, se trouvaient au centre commercial, un des lieux de promenade préférés des classes aisées et des expatriés de Nairobi.
C’est précisément pour cette raison que les shebabs ont attaqué le centre commercial, détenus par des intérêts israéliens, en sachant pertinemment qu’il est en majorité fréquenté par des expatriés.
Ces derniers, qui portent allégeance à Al-Qaïda, ont d’ailleurs revendiqué l’attaque, samedi soir, indiquant sur leur compte Twitter, qui a été suspendu, que « les moujahidines ont pénétré aujourd’hui, vers midi, dans Westgate. Ils ont tué plus de 100 « infidèles » kényans et la bataille se poursuit ».
Selon de nombreux observateurs, les shebabs ont mené cette attaque pour se venger de l’armée kényane, qui les combattent durement en Somalie, mettant à mal leur organisation. « Nous vous avions prévenu! Ce que les Kényans voient à Westgate, c’est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats en Somalie contre les musulmans », ont-ils écrit, rappelant avoir « prévenu le Kenya à de nombreuses reprises ». Cette attaque pourrait être l’une des plus meurtrières de l’histoire du Kenya. Les autorités en effet craignent que le bilan ne s’alourdisse à nouveau.