Human Rights Watch accuse la police antiterroriste kényane d’avoir exécuté au moins 10 suspects. L’ONG a appelé les autorités du pays à ouvrir une enquête.
Human Rights Watch (HRW) a accusé ce lundi la police antiterroriste kényane d’avoir exécuté et fait disparaître des suspects. L’organisation affirme être en possession de « preuves solides » lui permettant d’affirmer que l’unité antiterroriste de la police (ATPU) « est à l’origine d’une série d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées ». L’ONG de défense des droits de l’Homme a aussi fait état d’arrestations arbitraires et de cas de mauvais traitement de suspects.
L’ATPU « mène des opérations répréhensibles depuis des années, parfois très ouvertement, et pourtant les autorités kényanes n’ont rien fait pour enquêter, encore moins pour faire cesser ces crimes », a déclaré Leslie Lefkow, directrice adjointe Afrique de HRW.
Au moins 10 exécutions
Selon HRW, au moins 10 personnes suspectées de terrorisme ont été exécutées, dont certains ont été vus pour la dernière fois sous la garde de l’ATPU. Dans trois de ces cas, la police antiterroriste kényane a affirmé que les suspects avaient été tués lors d’échanges de tirs. Or, l’ONG internationale dit avoir eu des témoignages contraires ou constatés que les traces sur les lieux montraient des tirs dans une seule direction.
HRW a appelé les autorités kényanes à « enquêter d’urgence » et les bailleurs de fonds à « mener leur propre enquête (…) et à suspendre leur assistance à ces forces », faute de quoi ils risquent « d’être complices de la culture de l’impunité au Kenya ». L’ATPU, née en 2003, suite aux attentats contre l’ambassade américaine à Nairobi en 1998, et contre des intérêts israéliens à Monbasa en 2002, est en partie financée et entraînée par les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Depuis octobre 2011, date d’entrée de l’armée kényane en Somalie, les islamistes shebab ont revendiqué de nombreuses attaques perpétrées sur le sol kényan.