Les juges de la Cour pénale internationale ont décidé mardi d’abandonner les poursuites contre le vice-président kényan William Ruto, faute de preuves suffisantes.
Dans un communiqué, les juges de la Cour pénale internationale ont décidé, ce mardi 5 avril 2016, d’abandonner les poursuites contre le Vice-président kényan William Ruto, après des procédures marquées par des subornations présumées de témoins.
Au vu des éléments de preuves présentés par la procureure Fatou Bensouda depuis le début du procès en septembre 2013, les juges ont « convenu d’annuler les charges et de prononcer un non-lieu en faveur des deux accusés », a indiqué la CPI qui précise que cette décision laisse néanmoins la porte ouverte à des nouvelles poursuites à l’avenir, « que ce soit devant la CPI ou une juridiction nationale ».
A 49 ans, William Ruto et son co-accusé de 40 ans, le présentateur de radio Joshua Arap Sang, étaient poursuivis pour des meurtres, persécutions et déportations commises durant les violences qui avaient suivi la réélection contestée du Président Mwai Kibaki face à Raila Odinga en décembre 2007, faisant plus de 1 300 morts et 600 000 déplacés, selon l’accusation.
La procureure Fatou Bensouda a réagi sur le compte Twitter de la CPI, indiquant que « le dossier a été miné par des interférences sérieuses et un climat hostile ». Elle a en outre précisé que « la campagne d’intimidation des témoins que nous avons observée dans cette affaire a été méthodique, considérable et très bien financée ».
Pour sa part, le défenseur des victimes devant la CPI, Wilfred Nderitu, a, lors d’une conférence de presse à Nairobi, indiqué que la décision des juges constituera sans aucun doute une déception pour les victimes.