Le président kényan Uhuru Kenyatta a signé ce vendredi une loi antiterroriste controversée adoptée jeudi par le parlement, poussant certains députés à en venir aux mains.
La loi pour renforcer la sécurité contre le terrorisme continue de faire polémique au Kenya. Le président kényan Uhuru Kenyatta a signé ce vendredi la législation très controversée adoptée jeudi au Parlement, dans des conditions très tendues, poussant des députés à en venir aux mains.
La loi porte notamment de 90 à 360 jours la durée de la garde à vue en matière d’antiterrorisme. Elle menace aussi de poursuites les médias qui diffusent des informations « susceptibles de susciter la peur ou la panique, sans définir ces informations ».
Qualifiant le texte de « draconien », les défenseurs des droits de l’homme et des députés de l’opposition ont accusé Uhuru Kenyatta de vouloir transformer le Kenya en « Etat policier et en régime autoritaire ». Malgré cette vive contestation, le chef d’Etat kényan campe sur ses positions : « Je suis convaincu que vous ne trouverez rien dans cette loi qui contredise la déclaration des droits et la Constitution », a déclaré Uhuru Kenyatta dans un discours télévisé. « Elle vise à protéger les vies et les biens de tous les citoyens de cette République ».
Cette loi est présentée par le pouvoir comme une façon de mettre un terme aux attaques récurrentes terroristes, dont est en proie le Kenya ces dernières années. Ces attentats sont revendiqués par les insurgés somaliens shebab, qui ont promis la guerre au Kenya, à cause des troupes que le pays a déployé en Somalie pour les combattre. L’attaque sanglante au centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013, qui a fait 67 morts, est toujours dans les esprits. Et le pays n’est toujours pas à l’abri d’attaques meurtrières de ce genre.