Kenya : face à la CPI, pas d’échappatoire pour Kenyatta


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Accusé de crimes contre l’humanité durant les violences post-électorales de 2007-2008, le Président kényan Uhuru Kenyatta devra être présent à son procès à la Cour pénale internationale.

Uhuru Kenyatta ne pourra finalement pas échapper à son procès à la Cour pénale internationale (CPI). Cette dernière a ordonné mardi au Président kényan d’y assister, sauf exceptions qui seront examinées au cas par cas. Or, le dirigeant accusé de crimes contre l’humanité durant les violences post-électorales de 2007-2008, avait demandé à ne pas être présent lors de son procès pour gérer les affaires sécuritaires de son pays. Mais la CPI en a décidé autrement : « En règle générale, M. Kenyatta devra être présent au procès. Toutes les demandes futures d’être dispensé d’assister à des parties du procès seront examinées au cas par cas ».

La CPI a donc finalement changé d’avis, après avoir émis son précédent jugement sur la question le 18 octobre, autorisant le Président kényan à ne pas assister à l’ensemble des audiences de son procès, en raison de ses « fonctions exigeantes ». Pourquoi ce revirement ? La Cour a expliqué avoir retiré son autorisation pour s’aligner sur une récente décision similaire de la chambre d’appel dans le deuxième procès de la CPI au sujet des violences post-électorales de 2007-2008. Elle fait ainsi référence au procès du Vice-président kényan, William Ruto, également poursuivi pour les mêmes motifs que Uhuru Kenyatta. La juridiction internationale a également évoqué l’arrêt de la Chambre d’appel, selon laquelle « une absence ne doit être autorisée que dans des circonstances exceptionnelles et doit être limitée à ce qui est strictement nécessaire ».

Seulement, le Président kényan et son Vice-président, élus en avril dernier à la tête du pays, se plaignent de devoir combiner un procès avec leurs lourdes fonctions. Les deux responsables ont défendu qu’il était primordial qu’ils soient présents constamment dans leur pays pour assurer la gestion de la lutte contre les combattants islamistes en Somalie, surtout depuis l’attentat contre le centre commercial Westgate de Nairobi. Le procès du chef de l’Etat kényan, plusieurs fois reporté, devrait s’ouvrir le 5 février 2014. Et tout porte à croire que la CPI ne modifiera cette fois-ci pas sa décision, malgré le mécontentement de nombreux pays du continent.

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