Le vote d’une loi sur le renforcement de la sécurité au Kenya a provoqué une vive tension au Parlement entre les députés de la majorité et de l’opposition.
C’est dans une ambiance très tendue que les députés kényans ont entamé, mercredi, le vote d’un projet de loi destiné à renforcer la législation en matière de sécurité du Kenya. Un projet très critiqué par l’opposition et les défenseurs des droits de l’Homme. Le vote a ensuite commencé dans un vacarme, sous les cris et chants des députés de l’opposition, rendant à peine audible la lecture de chacun des articles du texte, selon l’AFP.
Un député de l’opposition, ne pouvant contenir sa colère, est même allé plus loin, et s’est alors dirigé vers les bancs de la majorité pour arracher le texte des mains d’un de ses collègues et le déchirer, provoquant jets de papiers et des échauffourées au centre de la Chambre. Après avoir vainement tenté de ramener le calme, le président a suspendu la séance pour 30 mn. « Nous ne pouvons permettre à cette Chambre de bafouer la Constitution », a fustigé John Mbadi, député de l’opposition, alors que le président de la Chambre, Justin Muturi, venait de refuser toutes les demandes de report du vote.
Pour le chef d’Etat Uhuru Kenyatta, cette contestation de l’opposition est vaine, affirmant qu’il n’y a « rien à craindre de cette loi, à moins que vous ne soyez impliqués dans des activités criminelles », a lancé le chef de l’Etat. Il appartient donc les parlementaires à adopter la loi, pour permettre au pays de faire face aux défis sécuritaires, en particulier la menace posée par les islamistes somaliens shebab qui ont multiplié récemment leurs attaques contre le Kenya.
Les shebab ont promis la guerre au pays depuis qu’il a envoyé ses troupes les combattre en Somalie. Les insurgés somaliens ont affirmé qu’ils continueront à commettre des attentats dans le pays tant que des soldats kényans seront en Somalie.