Le jeune prodige vient d’écraser ses concurrents à Rotterdam. Deux de ses compatriotes sont dans les dix premiers.
» Il a dévasté une concurrence de classe internationale « . Lui, c’est Kenneth Chreuiyot, étoile montante de l’athlétisme kenyan, et l’un des meilleurs marathoniens de son pays – autant dire du monde, tant les nations de la Corne survolent insolemment la discipline. Le commentaire, lui, est du Daily Nation. Le quotidien de Nairobi tente d’exprimer à sa juste mesure la fierté de tout un peuple. Il écorne au passage le gouvernement, accusé de » ne pas reconnaître ni récompenser ces athlètes, dont les exploits offrent au pays une meilleure couverture médiatique que les suppléments coûteux que l’Etat se paye de temps à autre dans les grands quotidiens du monde. »
De la politique. Mais Kenneth Cheruiyot, on l’imagine, n’en a cure ces jours-ci. Lui qui a gagné le premier marathon couru de sa carrière, l’an dernier à Monaco, s’est avéré encore éblouissant dimanche 16 avril à Rotterdam. La course, courue par temps sec mais sous la contrainte d’un vent glacial, fut l’affaire de 2 heures, 8 minutes et 22 secondes pour Cheruiyot, à moins de deux minutes du record établi par l’Ethiopien Belayneh Densamo en… 1988. Pour faire bonne mesure, les Kenyans Joseph Ngolepus et Joseph Mereng ont fini la course aux quatrième et sixième places.
Le même jour, Tecla Lorupe remportait, pour sa part, le marathon féminin de Londres. C’était l’aboutissement d’un combat de six ans pour parvenir au plus haut niveau. Et si le Daily Nation avait raison ?