
Lors d’un sommet international sur la sécurité des frontières, Keir Starmer a annoncé l’abandon du programme de déportation des migrants vers le Rwanda. Le Premier ministre britannique a critiqué une mesure coûteuse et inefficace, héritée du précédent gouvernement conservateur. Il a présenté une nouvelle stratégie, axée sur des expulsions renforcées et des sanctions accrues contre l’emploi illégal.
Ce virage s’inscrit dans une volonté de coopération internationale pour mieux lutter contre l’immigration clandestine
Un projet « inefficace » et « gaspilleur »
Keir Starmer n’a pas mâché ses mots pour qualifier le plan controversé de renvoi des migrants au Rwanda. Selon le Premier ministre, cette mesure héritée des conservateurs s’est révélée inefficace. Elle n’a généré que très peu de résultats, malgré un budget de 700 millions de livres sterling. Il a rappelé que seulement quatre volontaires ont été envoyés au Rwanda. Selon lui, même si le programme avait été pleinement opérationnel, il n’aurait permis l’expulsion que de 300 personnes par an.
Le Premier ministre britannique a mis en évidence l’inefficacité du programme rwandais en le comparant aux résultats obtenus récemment par son gouvernement. Il a souligné que les expulsions menées en quelques mois au Royaume-Uni dépassent largement ce qu’aurait permis le dispositif précédent sur plusieurs décennies.
Une nouvelle approche pour lutter contre l’immigration clandestine
Depuis l’arrivée du Labour au pouvoir, plus de 24 000 personnes en situation irrégulière ont été renvoyées vers leur pays d’origine. C’est un chiffre record depuis huit ans. Le Premier ministre a annoncé un renforcement des contrôles sur les entreprises employant des travailleurs sans-papiers. Elles risquent des amendes pouvant atteindre 60 000 livres et des peines de prison pour les contrevenants.
En parallèle, le gouvernement a intensifié l’expulsion des délinquants étrangers. Une équipe spécialisée est désormais déployée dans les prisons. Leur objectif : accélérer les procédures d’expulsion des détenus n’ayant pas le droit de rester sur le sol britannique.
Une politique migratoire sous tension
Keir Starmer a également exposé les failles laissées par le gouvernement précédent en matière de sécurité aux frontières. Selon lui, l’absence de coordination entre la police, la Border Force et les agences de renseignement a facilité l’essor des réseaux de passeurs. Le Premier ministre a dénoncé un important manque de coordination entre les forces de l’ordre et les services de renseignement. Il estime que cette désorganisation a facilité les activités des réseaux criminels.
Avec la fin de la politique de renvoi au Rwanda, Starmer ambitionne de mettre en place une stratégie plus pragmatique et efficace contre l’immigration illégale. Il s’appuyera sur une coopération renforcée avec les partenaires internationaux. Le sommet sur la criminalité organisée liée à l’immigration, organisé à Londres et réunissant plus de 40 pays, marque un moment important vers cette nouvelle approche.