Imane Ayssi, styliste et ami de l’ex-mannequin Katoucha, a assisté aux deux hommages rendus, vendredi et samedi, à « la princesse peule », retrouvée morte le 28 février dernier. De son côté, la famille est persuadée que le décès de Katoucha n’est pas accidentel et porte plainte pour qu’une enquête soit ouverte.
La famille de Katoucha, retrouvée morte le 28 février, a décidé de porter plainte contre X, vendredi, pour homicide volontaire. Après avoir examiné les éléments du décès avec le père et la sœur du mannequin, Maître Roland Dumas estime que certains éléments méritent d’être réexaminés. « La famille a dit que le visage de Katoucha était intact, ce qui est troublant après un mois dans l’eau » a expliqué l’avocat à l’agence Reuters.
Imane Ayssi, ami de quinze ans de l’ancien top modèle, égérie d’Yves-Saint-Laurent, ne partage pas cet avis : « Je comprends que les parents portent plainte, quand on perd un enfant, on fait tout ce qu’on peut pour savoir ce qui s’est passé. Mais pour moi, c’est un accident. Une fois, nous étions ensemble et elle est tombée à l’eau, j’ai sauté pour la repêcher. Et puis, on insiste sur le fait que Katoucha était ’’arrosée’’, je trouve ça insupportable qu’on mette l’accent là-dessus, c’est très dur pour les proches ! Il n’y a pas de preuve, on ne peut que faire confiance qu’à la police, qui fait son travail »
Les examens toxicologiques sont encore en cours. Un juge d’instruction devrait être désigné cette semaine et ouvrir une nouvelle enquête. Quant à la famille de la victime, elle a demandé une nouvelle autopsie. C’est donc sans le corps de leur fille que les parents de Katoucha sont repartis en Afrique, après avoir organisé, vendredi, un hommage religieux.
Hommages
En l’honneur de Katoucha, la grande mosquée de Paris a exceptionnellement ouvert ses portes vendredi à 500 personnes, hommes et femmes, musulmans ou non, pour une cérémonie d’adieux. « Il y avait beaucoup de personnes de chez Yves-Saint-Laurent, mais aussi de chez Dior. Les syndicats de la haute couture ont envoyé des fleurs », témoigne Imane Ayissi. «En revanche, j’ai été marqué par l’absence des grands couturiers africains, à l’exception de José Essam. Dans ce genre de circonstances, les africains devraient être présents, il faut être solidaire » estime-t-il. Le styliste s’avoue aussi choqué par la présence un peu voyante de certaines personnalités : « Je ne veux pas les nommer, mais certaines personnes viennent pour parader, s’afficher. Alors que d’autres savent rester discrètes et dignes, c’est le cas de Naomi Campbell, qui était là. »
Le lendemain, les amis de la guinéenne se sont à nouveau retrouvés, sur le pont Alexandre III. La princesse Esther Kamatari, Hermine de Clermont-Tonnerre, Magloire, Alexandre Zouari, Elisabeth Tchoungui et les amis proches étaient présents. Avant de rendre visite à Victor, l’ami de Katoucha, pour le soutenir, ils ont jeté des roses blanches dans la Seine, en hommage à leur amie.
Imane Ayissi précise : « Mais ce n’est pas un dernier hommage, à la mosquée c’était une cérémonie religieuse, organisée par la famille, et c’est normal. Mais Katoucha, qui était croyante mais non pratiquante, aurait certainement aimé que l’on se retrouve aussi pour faire la fête. Pour l’instant, c’est trop dur, moi-même je n’aurais pas pu, j’étais trop triste. On le fera plus tard, un beau show peut-être, avec les proches, quand le temps aura passé.»
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Photo : Imane Ayissi et Katoucha