Katoucha est décédée des suites d’une noyade. Disparue depuis le 1er février dernier, son corps a été retrouvé jeudi après-midi et a été formellement identifié par l’autopsie pratiquée dans la soirée. L’ex-égérie de Yves Saint Laurent est morte dans sa 48e année.
La dépouille de Katoucha Niane a été officiellement identifiée après une autopsie pratiquée jeudi soir, a-t-on appris ce vendredi. Elle avait été retrouvée, jeudi après-midi, aux environs de 13h, dans la Seine, au niveau du pont du Garigliano, entre le XVe et le XVIe arrondissement de Paris par un passant qui a alerté la Brigade fluviale. L’ex-top model est morte par « submersion rapide sans traces de violences », selon une source citée par l’AFP. Katoucha avait disparu le 1er février après avoir été déposée par des amis, à proximité du Pont Alexandre III, où est amarrée sa péniche. La piste de la noyade était l’une des hypothèses les plus sérieuses qui avaient été retenues par les enquêteurs. L’ex-mannequin ne savait pas nager et sortait d’une soirée arrosée.
« La princesse peule » ravie par les flots
Née en 1960, à Conakry, en Guinée, Khadiatou Niane, à l’état civil, est la fille de l’écrivain et historien guinéen Djibril Tamsir Niane. « La princesse peule », qui venait de publier son autobiographie intitulée Dans ma chair, aux éditions Michel Lafon, s’était consacrée depuis la fin de sa carrière à la lutte contre l’excision dans son pays d’adoption et en Afrique. Elle avait crée l’association Katoucha pour la lutte contre l’excision ( KPLCE) pour formaliser son engagement. L’excision, un drame, que l’une des premiers mannequins noirs à avoir arpenté les podiums de l’Hexagone, avait relaté dans ce livre qui prend aujourd’hui des allures de testament pour tous ceux qui l’ont aimé. Elle y rendait un hommage appuyé à celui dont elle fut l’égérie dans les années 80 : « le phare absolu : Yves Saint Laurent, « Monsieur » ».
« Me voici parvenue à la moitié de ma vie – c’est du moins ce qu’avec mon optimisme entêté, j’espère ! », écrivait encore Katoucha, mère de trois enfants, dont la toxicomanie, l’alcoolisme et les nombreux accidents de la vie n’avaient pas émoussé la rage de vivre. Décrivant son existence avant le retour aux sources qu’elle avait entrepris en s’intéressant à son Afrique « en devenir », Katoucha s’exclamait dans son livre : « Mais Dieu que le voyage fut beau ! ». Un constat qui pourrait s’appliquer au passage sur la terre des hommes de « La princesse peule », une autre princesse qui disparaît tragiquement.