Karmen l’Africaine


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Libre adaptation de la  » Carmen  » de Mérimée ou de Bizet, la  » Karmen  » du Sénégalais Joseph Gaï Ramaka est belle, fière et danse sur des rythmes africains. La musique, très présente, sauve un film pauvre en dialogues.

Prenez garde à la  » Karmen » de Joseph Gaï Ramaka. Elle est belle, aventurière, croqueuse d’hommes et un peu révolutionnaire.  » C’est vous qui avez ruiné le pays « , lance-t-elle aux militaires sénégalais alors qu’elle vient de rompre le mariage de l’un d’eux. Karmen l’Africaine, à l’instar de Carmen la gitane espagnole, entraîne les hommes fous d’amour dans son sillage.

Le réalisateur sénégalais va plus loin : une femme aussi peut tomber amoureuse de cette tigresse, interprétée par Jeïnaba Diop Gaï, jeune gazelle de 32 ans au corps nerveux et sensuel. C’est le premier film de cette belle, philosophe de formation (à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et à l’Université de Montpellier en France) et elle incarne à la perfection Karmen la rebelle.

Personnalité complexe

 » De la nouvelle de Mérimée au Carmen Jones de Otto Preminger, j’ai bien vu une dizaine d’adaptations de Carmen. Et j’ai toujours la même fascination, le même étonnement face à cette forte et complexe personnalité que j’ai souvent rencontrée chez les femmes – tante, amante, amie ou tout simplement passante – de mon pays « , explique Joseph Gaï Ramaka.

Coups de reins suggestifs, déhanchements lascifs, virtuosité des pas de danse… La liberté faite femme est magnifiée dans ce long métrage qui manque tout de même un peu d’ampleur. Les dialogues sont maigres, remplacés, heureusement, par une très bonne musique. Mélange de jazz et de rythmes africains, portés par une maîtrise parfaite des percussions. Moment d’anthologie : le fameux  » L’amour est enfant de bohème  » chanté en langue locale et accompagné des tambours africains.

Karmen, écrit et réalisé par Joseph Gaï Ramaka. Durée : 1h26. Sortie nationale en France le 27 juin 2001

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