Le groupe Intelcia, leader de l’outsourcing en France et au Maroc, réparti sur dix sites, cinq en France et cinq au Maroc, s’est également implanté au Cameroun, portant le nombre de ses sites à onze. Le PDG du groupe, Karim Bernoussi, explique à AFRIK.COM pourquoi sa société mise sur l’Afrique subsaharienne pour s’y développer. Interview.
AFRIK.COM : Pouvez-vous nous présenter votre groupe Intelcia ?
Karim Bernoussi : Créé en 2000, Intelcia est un acteur majeur des métiers de l’externalisation. Le groupe propose à ses clients une offre offshore, onshore et nearshore sur onze sites avec le concours de 3 800 collaborateurs au Maroc, en France et, depuis le 1er février, au Cameroun. Classé dans le top 10 des outsourceurs francophones, Son chiffre d’affaires pour 2015 s’élève à 69 millions d’euros,
Engagé dans une dynamique de croissance depuis plusieurs années, Intelcia a la volonté de devenir un acteur global en termes d’offres métiers, de présence et de capacité linguistiques.
Qu’est-ce qui vous a poussé à investir dans un pays comme le Cameroun ?
Les nouvelles exigences clients et orientations du marché nous ont convaincu d’opter pour une stratégie de consolidation de notre offre francophone qui nécessite une présence offshore et la possibilité de présenter davantage de flexibilité à nos clients. L’Afrique subsaharienne permet à ce titre d’accéder à de nouveaux bassins d’emplois de qualité, tout en optimisant les coûts de manière globale. Notre choix s’est porté sur le Cameroun en raison de la qualification de ses ressources et de la présence d’un partenaire solide. Cette présence nous permet également de proposer notre expertise pour les donneurs d’ordre locaux et d’accompagner nos clients pour leurs opérations panafricaines.
Quels sont vos futurs projets en Afrique à long terme ? Comptez-vous vous installer dans d’autres pays africains ?
Nous réfléchissons à de nouvelles implantations en Afrique subsaharienne, d’ici fin 2016-début 2017. A ce titre, nous étudions les possibilités et opportunités de partenariat qu’offrent des pays comme le Sénégal, la Côte d’ivoire, le Togo ou encore le Ghana.
A quels types de clients Intelcia s’adresse-t-il ? Visez-vous un profil de candidat en particulier ?
Nous travaillons avec des clients qui évoluent dans tous les secteurs. Quant au profil des candidats que nous recherchons, il peut se résumer ainsi : avoir la bonne attitude, être motivé et maîtriser la langue française. L’expérience est un plus mais ne représente en rien une obligation. Nous sommes disposés à recruter des personnes qui n’ont jamais travaillé dans la relation client en leur assurant une formation en interne. Néanmoins, pour certaines activités spécifiques, comme le support technique, nous privilégions des profils qui ont des diplômes dans ce domaine.
Quel regard portez-vous sur l’émergence de la classe moyenne en Afrique?
L’émergence d’une classe moyenne est une nécessité, si l’on veut que l’Afrique tire profit de son potentiel de croissance et que les richesses du continent profitent au plus grand nombre. En cela, le secteur de la relation client est un exemple d’un mouvement général tourné vers le mieux vivre. Il est en effet un grand pourvoyeur d’emplois, avec des salaires équivalent à plusieurs fois le SMIG, et favorise la mobilité et la promotion interne en proposant des perspectives d’évolution rapides.
Beaucoup d’entreprises marocaines, telles que la vôtre, n’hésitent plus à investir en Afrique subsaharienne. Comment analysez-vous cette nouvelle dynamique ?
Elle répond à plusieurs facteurs. L’Afrique est le continent du 21e siècle et son taux de croissance ne va cesser d’augmenter dans les années à venir. Pour un acteur marocain comme Intelcia, la présence élargie des grandes banques du Royaume sur le continent encourage également les implantations en Afrique subsaharienne. Ce mouvement du sud vers le sud est amené à se renforcer et à consolider la coopération entre les entreprises marocaines et les territoires de l’Afrique. Plus largement, il entre dans le cadre de la vision initiée par SM le Roi Mohammed VI, qui a tracé la voie et positionné le Maroc comme un partenaire privilégié du développement sur le continent.