C’est un véritable bras de fer qui est engagé en Tunisie, entre le président du Parlement dissous, Rached Ghannouchi, et le chef de l’Etat, Kaïs Saïed.
En Tunisie, le président du Parlement dissous, Rached Ghannouchi, a effectué une sortie pour préciser que le peuple tunisien « poursuit sa lutte contre la tyrannie ». Le président de la chambre basse a qualifié de « dangereuse, nulle et non avenue » la décision du chef de l’Etat Kaïs Saïed, de dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
C’est après un passage à la brigade antiterroriste de Tunis, qui l’a interrogé dans le cadre d’une enquête pour complot contre la sûreté de l’Etat, que Rached Ghannouchi a fait une déclaration à la presse. « Nous sommes attachés à la Constitution et à la démocratie », a-t-il d’emblée indiqué, avant de qualifier « le fait de viser des élus par une enquête alors qu’ils exerçaient leurs prérogatives, comme une nouvelle épreuve, endurée par la Tunisie ».
« Nous avons confiance en la capacité du peuple, qui a déclenché la révolution du jasmin, à la préserver… Malgré l’épreuve que traverse la Tunisie, nous sommes optimistes quant à l’avenir de la démocratie dans notre pays », a ajouté l’homme qui est apparu fatigué après des heures d’audition. Un interrogatoire annoncé plutôt le vendredi par le bureau de l’ARP et dirigé par l’Unité nationale d’investigation sur les crimes terroristes.
La tension entre le chef de l’Etat et le président du Parlement a été exacerbée avec l’adoption, par l’Assemblée des représentants du peuple, d’un projet de loi abrogeant les mesures d’exception décidées par Kaïs Saïed, le 25 juillet dernier. C’était mercredi, lors d’une séance plénière virtuelle dirigée par Rached Ghannouchi. Qualifiant cette plénière de tentative de coup d’État ratée, le chef de l’Etat tunisien a dissous le Parlement pour, dit-il, préserver l’État et ses institutions.
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