A plus de 1000 kilomètres de l’endroit où il a été abattu, Mohamed Diallo, le journaliste d’AFRIK.COM a laissé une fille de trois ans, Kadiatou Diallo, qui aura du mal à se remémorer son papa tué un vendredi 5 février 2016, alors qu’il couvrait une manifestation politique en Guinée.
A Dakar,
Par moment, on se dit qu’elle sent que quelque chose venait de se passer. En effet, elle pleurniche, sans que la famille ne sache de quoi il s’agit. Par moment aussi, elle s’amuse en traînant au sol, dans un salon dégarni pour la circonstance. Elle, c’est Kadiatou Diallo, la fille de notre collègue Mohamed Diallo, tué par balle, ce vendredi 5 février 2016, alors qu’il couvrait une manifestation de l’opposition guinéenne.
Elle dit vouloir appeler son papa
Correspondant d’AFRIK.COM en Guinée, Mohamed Diallo a ses racines au Sénégal, d’où est originaire son épouse, Bineta Diallo, actuellement en Guinée. Et c’est dans la maison de la belle-famille, située à Pout, à 55 kilomètres de Dakar, que nous nous sommes rendus. Ici, c’est un calme plat, la télé allumée, orientée vers la Guinée, notamment la chaîne EspaceTV, pour tenter d’obtenir de nouvelles informations sur le drame qui venait de frapper la famille.
Elle joue sur le clavier de l’ordinateur
Les beaux-frères, les belles-sœurs, la belle-mère… tout le monde est là, le visage meurtri par ce drame qui vient de frapper à bout portant la famille de l’épouse de Mohamed Diallo. Les téléphones portables ne cessent de sonner. Des condoléances présentées par des voisins, des proches et même certains membres de la famille, qui veulent avoir la certitude que c’est bien « leur » Mohamed Diallo qui a été sauvagement battu en Guinée. Ici, on s’en remet à Dieu « qui en ainsi décidé ». Dans le salon, le décor est clame, mais une chose attire l’attention. la petite Kadiatou Diallo, fille de El Hadji (le surnom de Mohamed Diallo). Entre des pleurs et séances de jeux, l’on se pose des questions. Car par moments, c’est comme si la petite fille de trois ans sent que son père est décédé.
La belle-famille de Mohamed Diallo
Kadiatou a même pris le téléphone pour dit-elle appeler son père. Geste qui en a rajouté à l’amertume qui se vit dans cette maison. Entre deux pleurs, Kadiatou traîne au sol, boit un peu de bouillie, et s’amuse comme si de rien n’était. Certes, elle ne sait pas que son père est mort, tué au cours d’affrontements qui ont opposé les militants des opposants Cellou Dalein Diallo et Bah Oury de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
Kadiatou en train de jouer au sol
Mais une chose est sûre, elle ne verra plus jamais son père. Elle devra se contenter des quelques clichés et autres récits que lui fera sa famille quand elle sera plus grande et voudra en savoir plus sur celui qui fut le premier journaliste au monde à annoncer l’avènement de la maladie Ebola en Afrique de l’Ouest.