Le guide libyen, Moammar Kadhafi, menace de se retirer de la Ligue arabe et a demandé à son Parlement d’étudier cette possibilité. Il reproche à ses homologues arabes le manque de résultat sur le dossier palestinien. Et avance son plan « global ».
Mascarade. Moammar Kadhafi, très remonté, a demandé au Congrès général populaire (Parlement) d’étudier la possibilité du retrait de la Libye de la Ligue arabe. C’est la deuxième fois en quatre ans qu’il évoque cette hypothèse. Le Guide libyen reproche à l’organisation panarabe d’avoir échoué sur le dossier palestinien. Et d’avoir ignoré son plan de paix au Proche-Orient. Sa menace a été prise au sérieux par le Secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui s’est déplacé dimanche à Syrte pour ramener Moammar Kadhafi à meilleure raison. Résultat : la Libye participera au sommet de la Ligue arabe à Beyrouth les 27 et 28 mars et également à la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, prévue les 9 et 10 mars au siège de la Ligue au Caire. Mais la menace du retrait de la Jamahiriya de la Ligue arabe est toujours en suspens.
Discordances arabes
« Kadhafi aurait été payé par le Premier ministre israélien Ariel Sharon qu’il n’aurait pas mieux servi les Israéliens. Après avoir tenté en vain de torpiller le sommet arabe en demandant de le déplacer au Caire, Kadhafi essaye de semer la zizanie entre Arabes au moment où la solidarité est essentielle pour contrer les pratiques israéliennes », a déclaré un diplomate arabe à l’AFP, sous couvert de l’anonymat.
Moammar Kadhafi n’a jamais digéré l’accueil que les pays arabes ont réservé à ses propositions pour régler le dossier palestinien et de privilégier l’initiative saoudienne. Le Secrétaire général de la Ligue arabe a promis au Guide de la Révolution que son plan de paix, qui prévoit la reconnaissance d’Israël par tous les pays arabes et le retour définitif des réfugiés palestiniens, sera discuté à Beyrouth.
Tripoli s’est désengagée de la Ligue arabe et de l’Union du Maghreb arabe depuis la fin des années 80 pour concentrer ses efforts en direction de l’Afrique subsaharienne.