Kadhafi se cramponne à la présidence de l’Union africaine


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Le 14e sommet de l’Union africaine qui doit s’ouvrir dimanche à Addis Abeba, en Ethiopie, promet d’être épique. Mouammar Kadhafi, le guide libyen, et président en exercice de l’organisation panafricaine, ne souhaite pas quitter son siège. Une attitude que déplore son successeur Bingu wa Mutharik, le chef de l’Etat du Malawi.

Mouammar Kadhafi n’a pas l’intention de lâcher son siège de président en exercice de l’Union africaine. Même si officiellement le colonel n’a pas déclaré vouloir briguer un second mandat, son entourage a commencé la campagne de lobbying en coulisse. Selon des sources diplomatiques, plusieurs émissaires du président libyen ont sillonné les capitales africaines pour convaincre les chefs d’Etat africains de la nécessité de maintenir Mouammar Kadhafi à la tête de l’Union africaine.

Mais malgré leurs efforts, les Libyens n’ont pas réussi à convaincre ceux ceux de l’Afrique australe. Et pour cause, selon une règle non écrite de l’Union africaine, le siège de l’organisation devrait revenir cette année à un dirigeant de cette région, en l’occurrence au président du Malawi Bingu wa Mutharik, qui n’entend pas laisser sa place à Mouammar Kadhafi.

« La présidence de l’Union Africaine est tournante » a insisté jeudi le dirigeant malawite avant de s’envoler pour prendre part au sommet à Addis Abeba, en Ethiopie, durant lequel il sera désigné président de l’UA. « La région de l’Afrique australe a, par le biais de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), soutenu la candidature du Malawi et nous attendons qu’il en soit ainsi », a-t-il ajouté.

Interrogé sur le principe de la rotation régionale, rapporte le quotidien algérien Liberté, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a fait savoir que « cette question (relève) de la compétence exclusive des chefs d’État et de gouvernement » tout en soulignant que « la rotation permet à chaque région d’être représentée ».

Libye versus Malawi

Pour les partisans du leader libyen, comme la Tunisie, la présidence de l’Union Africaine a besoin d’un président financièrement stable comme Kadhafi : l’organisation panafricaine est confrontée à un déficit de 1,3 milliard de dollars américains pour mener ses programmes. Bingu wa Mutharika, lui aussi, tente de convaincre les responsables africains de son utilité à la tête de l’UA et met avant les actions qu’il compte entreprendre au cours de son mandat, notamment en matière de sécurité alimentaire, « Nous voulons garantir une auto-suffisance alimentaire pour l’Afrique », a-t-il déclaré. « Le Malawi produit actuellement sa nourriture ».

Le prochain sommet de l’UA dont le thème porte sur les nouvelles technologies de l’information risque, comme le craint la Commission de l’UA, de tourner en affrontement entre les pro et les anti-libyens.

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