Après les accusations de Seïf Al-Islam, l’un des fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui avait déclaré sur Euronews en mars 2007 que la Libye avait financé la campagne électorale 2007 de Nicolas Sarkozy, c’est maintenant Mediapart qui publie un document étayant cette thèse.
Seïf Al-Islam, l’un des fils de Mouammar Kadhafi, avait déclaré sur Euronews le 16 mars 2011, en plein conflit entre la Libye et la France, qu’ils avaient financé la campagne électorale de 2007 du Président français Nicolas Sarkozy. « C’est nous qui avons financé sa campagne. Nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler », avait-il alors menacé. « La première chose que nous demandons à ce clown, c’est de rendre l’argent au peuple libyen… Rendez-nous notre argent. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révèlerons tout prochainement ». La présidence française avait immédiatement démenti ces allégations qu’aucune preuve n’était venue étayer jusqu’ici.
Le site d’information français Mediapart pense aujourd’hui disposer d’éléments de preuve. Il s’appuie sur une note de décembre 2006. Elle a récemment été versée au dossier d’instruction de l’enquête concernant l’attentat qui a tué onze Français à Karachi, au Pakistan, en 2002. Le marchand d’armes libanais Ziad Takieddine, inculpé dans cette affaire où plusieurs personnes ont pu être assassinées à cause de rétrocommissions, aurait servi d’intermédiaire entre le guide libyen et les représentants de Nicolas Sarkozy, en particulier Brice Hortefeux.
Cette note contiendrait les confessions de Didier Grosskopf, ancien médecin personnel de Ziad Takieddine, qui se serait rendu à plusieurs reprises en Libye pour soigner des membres de la famille Kadhafi. Le document ferait mention d’un versement de 50 millions d’euros. « Les 50 millions d’euros auraient transité par une banque suisse non déterminée, ainsi que par une société panaméenne de « BH » », rapporte Rue 89.
Ziad Takieddine, interviewé par France 24, a réfuté ces accusations qui interviennent en pleine campagne électorale.