Les informations contradictoires tombent les unes après les autres, attestant d’une grande confusion dans le cénacle au pouvoir à Kinshasa.
(Paris. 14h 17) La confusion règne plus que jamais quant au sort du président Kabila. Alors que la plupart des chancelleries le disent mort, le gouvernement congolais, dans un communiqué transmis à la mi-journée à l’Agence France Presse (AFP), a déclaré que le Laurent Désiré Kabila serait blessé et que son fils, le colonel Joseph Kabila (donné pour mort lui aussi), assurait l’intérim en attendant le rétablissement de son père » blessé dans un attentat « .
Ce matin même, l’agence de presse belge, la Belga, affirmait que Laurent Kabila aurait été assassiné par le vice-ministre de la Défense, le colonel Kayembe, qu’il venait de limoger en même temps que plusieurs autres officiers supérieurs. Le chef de l’Etat leur reprochait les (trop) nombreux revers essuyés par les Forces armées congolaises (FAC) sur les fronts de l’Equateur, du Katanga et du Kivu. La même source affirme qu’au moment où Joseph Kabila, sur ordre de son père, allait arrêter le colonel Kayembe, celui-ci aurait ouvert le feu sur les deux hommes.
Dans un premier temps, c’est l’aide de camp du président, Eddy Kapend, qui a assuré l’intérim, immédiatement soutenu par l’allié angolais. Il a immédiatement décrété le couvre-feu, ordonné aux chefs militaires de fermer les frontières du pays et de » maîtriser » leur troupe dans un message télévisé. Des combats auraient eu lieu, mardi soir, aux environs immédiats du palais présidentiel. Hier soir encore, des unités de l’armée régulière en interdisaient l’accès. Nombre d’analystes aiguisaient leurs crayons pour pour parfaire le CV d’Eddy Kapend, probable nouvel homme fort du pays.
La situation a, à l’évidence, changé après le conseil extraordinaire du gouvernement qui a eu lieu mercredi matin à 10h, heure locale. La nouvelle équipe au pouvoir tenterait-elle de gagner du temps pour s’assurer la maîtrise des forces armées de la FAC, alors que se constitue un front uni de la rébellion dans l’Est du pays ? Les fidèles de Kabila auraient-ils pris le dessus sur les factions gouvernementales hostiles au chef de l’Etat ? Tous les scénarios sont possibles.