Les carottes sont presque cuites pour les ministres suspendus pour corruption dont Joseph Kabila demande illico le remplacement par leurs composantes et entités respectives, après s’être lui-même séparé de son directeur de cabinet pour des raisons analogues
Joseph Kabila semble avoir définitivement tourné la page pour les six ministres suspendus la semaine passée. Le chef de l’Etat a adressé, jeudi 2 décembre, aux quatre vice-présidents, une lettre leur demandant de procéder au remplacement des ministres de leurs composantes frappés par la mesure de suspension après qu’un rapport de la commission parlementaire eut décelé des indices de mauvaise gestion et de corruption pour certains. ‘‘Je vous demande de me communiquer les noms de nouveaux membres de vos composantes respectives appelés à remplacer les ministres suspendus pour corruption », écrit Kabila à l’adresse de quatre vice-présidents.
Kabila résolu à écarter les corrompus
De sources proches de la présidence de la République, on affirmait jeudi soir que le Chef de l’Etat n’avait pas d’état d’âme sur cette question qui a sérieusement écorné l’image déjà pas très reluisante du gouvernement. Seulement on ne savait pas jusqu’ici la position du quatuor vice-présidentiel, aucun d’entre eux ne s’étant publiquement exprimé sur le sujet depuis l’annonce de la mesure, le 25 novembre dernier, mis à part Azarias Ruberwa qui s’est montré intraitable, allant même jusqu’à appeler à des sanctions judiciaires. Ce qui signifie que le sort de Joseph Mudumbi est déjà scellé.
Le plus ardu paraît le cas du MLC qui doit se séparer de José Endundo dont les proches disent que Bemba irait jusqu’au devant d’une crise pour obtenir sa réhabilitation. L’opposition politique qui est la composante la plus frappée avec deux ministres suspendus, et non des moindres, Eugène Diomi Ndongala des Mines et Joseph Olenghankoy des Transports et Communications, s’apprête à passer des moments de convulsions très douloureux.
Exit le directeur de cabinet du Président
On explique dans la foulée aussi que Kabila ne devrait guère tarder à procéder au remplacement de son directeur de cabinet, Evariste Boshab, emporté lui aussi par la vague des affaires qui secouent le petit gotha politique de Kinshasa. Cité dans une affaire de ‘‘commission » sur les 32 millions de dollars de la SNEL recouvrés à Brazzaville, le directeur de cabinet du Président, Evariste Boshab lui a remis sa démission, laissant ainsi au Président de la République les coudées franches pour procéder à son remplacement.
Là-dessus, les spéculations ne manquent pas sur l’éventuel remplaçant de Boshab. En milieu de semaine, des sources diverses avançaient le nom de Ntumba Luaba actuellement secrétaire général du gouvernement. Mais ‘‘ne spéculez pas trop, personne n’a le critère », met en garde un proche du chef de l’Etat.
(Article publié par notre partenaire The Post (Kinshasa) Edition électronique n°9-281 sous la signature de son Directeur Cyrille Kileba Pok-A-Mes)