Dix musiciens pour un nom : K2R Riddim. Groupe de scène par excellence, il ballade son reggae à travers la France depuis plus de dix ans. Malgré le succès, il tient à rester indépendant. Même quand il s’agit de produire un nouvel album. Interview.
Si le reggae en France reprend depuis deux ans du poil de la bête, K2R Riddim n’aura pas attendu le vent pour faire force voile. Depuis dix ans, il tourne. A raison d’une centaine de dates par an aujourd’hui, il écume depuis plus de dix ans les routes de l’hexagone pour faire partager leur musique. Sa raison d’être. Auto-produit, même après les 50 000 albums vendus, sans aucune promotion, avec leur deux premières productions, le groupe veille, envers et contre tout, à garder son indépendance. Surmontant les naturelles tensions dans la promiscuité des tournées entre les quinze membres du collectif, K2R explique le secret de sa longévité par la scène qui efface, à chaque fois, leurs différents.
Afrik.com : Après le succès de vos deux premiers albums, vous auriez pu signer avec n’importe qui. Pourquoi rester auto-produits ?
Yvan (percussions): Au début l’auto-production était une nécessité. C’était notre seul moyen de produire notre musique sur des supports. Le choix de rester indépendants aujourd’hui est à la fois stratégique et artistique. Face aux géants de la musique, nous voulons garder une manière d’exister autrement. Et puis le fait de s’auto produire nous enlève la pression dans le travail. Nous sommes nos propres maîtres d’oeuvre.
Afrik : Mais votre dernier album, » Appel d’R « , est quand même chez Wagram
Just Wane (chant) : Oui, mais Wagram est uniquement notre distributeur. Nous n’avons pas » signé « , comme on dit. Et l’on compte bien rester indépendants. Même si Wagram est un très bon partenaire.
Yvan : Nous n’avons pas envie d’être dans le circuit des majors (les grandes maisons de disques, ndlr). Pour produire et distribuer notre musique de manière correcte, nous avons trouvé chez Wagram de grandes qualités d’écoute et un bon sens de l’investissement. Le travail, ensemble, s’est fait presque naturellement. Et tout en gardant son rôle de distributeur, Wagram a quand même financé une grosse partie de la production.
Afrik : C’est pour cela que votre dernier album est mieux abouti que les autres ?
Just Wane : Oui et non. L’album est plus abouti parce que nous avons aussi plus d’expérience. Si K2R existe depuis 10 ans, la formation et le répertoire actuels datent de trois/quatre ans. Et puis après avoir enregistré notre premier album (Carnets de Roots, Ndlr) dans une grange, nous voulions ici nous donner le temps et les moyens de faire quelque chose de plus abouti.
Afrik : Vous êtes 10 dans le groupe et, avec près de 100 dates par an, vous êtes toujours en tournée. Cette vie en communauté n’est elle pas un peu pesante ?
Just Wane : Dire que c’est facile tous les jours serait mentir. Quand il y a un problème, nous le mettons tout de suite sur la table et on en parle pour crever l’abcès. Mais notre pansement, c’est la scène. Quand on se retrouve sur scène, ça nous ressoude et tous nos différents disparaissent.
Yvan : Quand on partage notre musique avec notre public, quand on arrive à une symbiose : c’est magique. Et les soucis s’effacent.
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