Tariq Ramadan a été acquitté de l’accusation de viol et contrainte sexuelle. Ainsi en a décidé, ce mercredi, un tribunal de Genève, jugeant qu’il n’y avait pas de preuve contre l’islamologue.
C’est un dénouement heureux pour Tariq Ramadan. Son procès était très attendu, d’autant que l’homme est connu à travers le monde entier pour ses prêches sur l’islam. Le voir empêtré dans une affaire de viol était comme une dissonance. Et l’opinion tenait à y voir plus clair. Ce mercredi 24 mai, les juges suisses ont retenu que le récit de la plaignante était « globalement constant et détaillé », mais « manquait toutefois d’élément matériel ».
Trois ans de prison requis dont la moitié ferme
Parmi ces éléments cités, « des traces de sperme ou de sang, des images de vidéosurveillance de l’hôtel ou des constats de lésions traumatiques ou de violences gynécologiques », a relevé le président du tribunal, Yves Maurer-Cecchini. Et son verdict a été prononcé en faveur de l’islamologue, qui n’a jamais cessé de clamer son innocence. Pourtant, le procureur avait requis trois ans de prison dont la moitié ferme.
Au cours de son réquisitoire, le juge a évoqué « la position antagoniste des parties, l’absence d’éléments matériels, les contradictions des divers témoignages ». Il est aussi revenu sur « les constatations des deux médecins psychiatres contradictoires sur des points importants et les messages adressés par la plaignante au prévenu après les faits ». Ce qui, selon le tribunal, a fait qu’il « n’a pas été en mesure de se forger une intime conviction de culpabilité au-delà de tout doute insurmontable ».
Acquitté en Suisse, poursuivi en France
Une décision d’Yves Maurer-Cecchini qui passe mal du côté de la partie plaignante. « Nous allons nous battre jusqu’au bout », a déclaré Me Robert Assaël, avocat de la plaignante. Face à la presse, il informe que sa cliente fera appel du jugement rendu, ce jour. De leur côté, les avocats de Tariq Ramadan ont salué la décision du tribunal. Pour Me Yaël Hayat, avocate suisse de l’islamologue, « ce verdict n’est ni un coup de tête, ni un coup de cœur, c’est un verdict inspiré de raison ».
Quant à Me Philippe Ohayon, avocat français de Tariq Ramadan, il estime que « trop d’invraisemblances et de contradictions a conduit à un acquittement parfaitement logique en fait et en droit ». L’islamologue a quitté le tribunal avec sa famille. Il recevra environ 154 400 euros d’indemnités que devra lui verser l’Etat de Genève. Tariq Ramadan est certes libre, mais menacé de procès en France où d’autres femmes l’accusent aussi de viols.