La France rend un hommage national ce mardi 25 septembre aux harkis. Cinquante ans après, reconnaîtra-t-elle leur abandon ?
Le ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif, et les harkis, ont rendez-vous ce mardi à l’hôtel National des Invalides pour une cérémonie d’hommage. Il doit, en cette journée nationale des harkis, lire un message du président français François Hollande, en visite à New York. Ce dernier avait promis, début avril, de « reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans les camps en France ». Son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait attendu une semaine avant le premier tour de la présidentielle de 2012 pour honorer une promesse faite cinq ans plus tôt. Celle de reconnaître officiellement la « responsabilité historique » de la France dans l’ « abandon » des harkis. Les membres de la communauté harki avaient accueilli avec prudence les déclarations de l’ancien président français qui avait attendu le dernier moment pour se prononcer. Qu’en sera-t-il avec François Hollande ?
Vieilles de cinquante ans, les revendications des harkis et de leurs descendants, n’ont, à leur sens, toujours pas été satisfaites. La journée nationale des harkis, instituée en 2001, rend hommage à ces milliers de harkis abandonnés en Algérie et victimes de représailles aux lendemains des accords d’Evian, le 18 mars 1962. Le retrait français de l’Algérie marqua également celui de quelque 60 000 harkis admis en France et lâchés dans des camps de fortune. Celui de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, a été le plus important.
Déchirés entre la France et l’Algérie, les harkis avaient déclaré en 1999 que « l’Algérie n’est pas leur pays » et ont critiqué les conditions d’hébergement de la France. Une année plus tard, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a qualifié les harkis de « collaborateurs ». Le combat des enfants de harkis pour une reconnaissance de l’Etat français est marqué par une série de grèves de la faim et de manifestations depuis 1974. Prendra-t-il bientôt fin ?
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