Le 9 décembre prochain, sera célébrée, à travers le monde, la journée internationale de lutte contre la corruption. Comme chaque année, les nations Unies ont dégagé un thème majeur autour duquel le focus sera mis pour mobiliser l’opinion internationale dans le combat contre ce fléau planétaire. Cette année marquée par un contexte de crise mondiale du fait du Coronavirus, le thème porte sur « rétablir avec intégrité et responsabilité ».
En effet, selon les nations Unies, la corruption prospère en temps de crise et la pandémie mondiale en cours n’a pas non plus été une exception. Pendant la crise sanitaire du Covid-19, la lutte contre la corruption peut faire la différence entre la vie et la mort; nourriture adéquate ou faim; avoir un toit au-dessus de sa tête ou devenir sans-abri.
Au cours de la pandémie en cours, tous les États ont pris des mesures importantes pour faire face à l’urgence sanitaire et éviter un effondrement économique mondial. Ils ont mobilisé des milliards de fonds pour acheter du matériel médical et fournir un filet de sécurité économique aux citoyens et aux entreprises en détresse. Mais les réponses urgentes requises pendant la pandémie créent d’importantes opportunités de corruption.
Par conséquent, le thème de cette année souligne qu’un rétablissement inclusif du Covid-19 ne peut être réalisé qu’avec intégrité et responsabilité.
« Acte criminel et immoral, la corruption est la trahison ultime de la confiance publique. Elle cause encore plus de préjudice en temps de crise, alors que le monde vit actuellement avec la pandémie de Covid-19 », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
Selon lui, la lutte contre le coronavirus offre de nouvelles possibilités d’exploiter la faiblesse des systèmes de contrôle et le manque de transparence, de détourner des fonds destinés aux populations au moment où elles en ont le plus besoin.
« Agissant dans la précipitation, les États omettent de contrôler les fournisseurs ou de rechercher des prix équitables », a déploré M. Guterres, avertissant également que « des commerçants peu scrupuleux vendent de mauvais produits, tels que des respirateurs défectueux, des tests mal fabriqués ou des faux médicaments ».
La collusion entre les personnes qui contrôlent les chaînes d’approvisionnement fait grimper « de manière scandaleuse » le prix de biens indispensables, faussant le marché et privant de nombreuses personnes de traitements vitaux hors de portée.
« Nous devons œuvrer ensemble pour mettre fin à ce vol et à cette exploitation en réprimant les flux financiers illicites et les paradis fiscaux ; en s’attaquant aux intérêts particuliers qui bénéficient du secret et de la corruption ; et en exerçant la plus grande vigilance sur la manière dont les ressources sont dépensées au niveau national », a précisé le Secrétaire général.
Il a appelé tous les Etats à crée « ensemble » et « sans délai » des systèmes plus solides de responsabilité, de transparence et d’intégrité.
« Nous devons demander des comptes aux dirigeants. Les hommes d’affaires doivent agir de manière responsable », a souligné le chef de l’ONU, ajoutant qu’un espace civique dynamique et un accès ouvert à l’information sont essentiels et que les droits des lanceurs d’alerte doivent être protégés et leur courage reconnu.
Selon les Nations Unies, les progrès technologiques peuvent contribuer à accroître la transparence et à mieux contrôler les achats de fournitures médicales et les organismes de lutte contre la corruption doivent bénéficier d’un plus grand soutien et avoir plus de responsabilités.
« L’ONU elle-même continue de donner la priorité à la transparence et à la responsabilité, pendant la lutte contre la Covid-19 et au-delà ».
Pour nombre de personnes, partout, la corruption est depuis toujours une source de méfiance et de colère contre les dirigeants et les gouvernements. « Mais la corruption pendant la Covid-19 risque de compromettre gravement la bonne gouvernance dans le monde et de nous éloigner encore plus des objectifs de développement durable », a prévenu M. Guterres.
Le Secrétaire général a invité instamment tous les gouvernements et tous les dirigeants à faire preuve de transparence et de responsabilité et à utiliser les instruments prévus dans la Convention des Nations Unies contre la corruption. « Alors que ce vieux fléau prend de nouvelles formes, combattons-le avec une détermination renouvelée », a-t-il dit.
Programme d’activités au Sénégal
Au Sénégal, l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a mis à profit cette journée pour dérouler, du 9 au 23 décembre, dans plusieurs localités du pays, une quinzaine nationale de sensibilisation et de mobilisation sociale’’ contre la corruption.
En effet, depuis trois ans, la célébration de la Journée internationale est accompagnée d’une quinzaine nationale de sensibilisation et de mobilisation sociale contre ce fléau.
Tenant compte du contexte de Covid-19 et du respect de la distanciation sociale nécessaire pour la prévention de la maladie à coronavirus, l’OFNAC a établi un programme allégé en mettant le focus sur le mercredi 9 décembre, à l’Institut supérieur de management (ISM) de Mbour avec comme thème: « Les étudiants de l’ISM disent non à la fraude et à la corruption ».
Le lendemain, jeudi 10 décembre, à l’ISM de Mbour, se tiendra un panel sur la fraude et la corruption, en présence d’acteurs de l’enseignement supérieur.
Le mardi 15 décembre aura lieu un autre panel, sur la fraude et la corruption dans le secteur financier, aux résidences Mamoune, à Dakar. L’Association des clients et sociétaires des institutions financières prendra part à l’organisation de cette rencontre.
Le jeudi 17 décembre, au Centre de formation judiciaire de Dakar, se tiendra un atelier sur le thème : ‘’Combattre la corruption grâce à un système judiciaire efficace et performant’’.
Ce sera une occasion pour les auditeurs de justice et les élèves greffiers de réaffirmer leur ferme engagement aux côtés de l’OFNAC, pour dire non à la corruption.
Le samedi 19 décembre, l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Dakar va accueillir un panel sur les mécanismes de lutte contre la corruption avec la participation des élèves du cycle A de l’ENA.
Le mardi 22 décembre, à l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale, aura lieu un atelier de sensibilisation des élèves officiers de la gendarmerie nationale, sur l’OFNAC et ses missions.
Enfin, le mercredi 23 décembre, à l’hôtel Terrou-Bi de Dakar, les manifestations seront bouclées par un atelier sur ‘’la gouvernance du secteur de l’état civil.
La cellule de communication et des relations publique de l’OFNAC