Journée de manifestations et de découvertes macabres au Kenya


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William Ruto, Président du Kenya
William Ruto, Président du Kenya

Le limogeage de l’équipe gouvernementale n’aura pas suffi pour calmer la jeunesse kényane très remontée contre le Président William Ruto. Ce vendredi, elle était encore dans les rues avec un mot d’ordre : « Ruto doit partir ».

Au Kenya, la population ne décolère pas. Même après la dissolution du gouvernement par le Président William Ruto. S’il est vrai que parmi les Kényans, il y a certains qui saluent cette mesure et espèrent que le Président fera appel à des « personnes intègres » pour former une nouvelle équipe gouvernementale, beaucoup d’autres sont toujours mécontents, et l’ont manifesté, ce vendredi. Ils étaient des centaines d’étudiants surtout à descendre dans les rues de Nairobi pour exiger la démission du Président William Ruto. « Nous serons de retour dans la rue jusqu’à ce que Ruto parte. Il a perdu deux ans de mandat à voyager et à mentir », a déclaré l’un des manifestants.

En plus de la démission du Président qu’ils exigent, les manifestants protestent également contre les kidnappings et les violences policières observés lors des mouvements de protestation organisés, fin juin, pour dénoncer les nouvelles taxes que l’Exécutif avait introduites dans la loi de finances présentée pour examen au Parlement. Au moins 39 personnes ont été tuées par la police dont le chef a, par ailleurs, démissionné, ce jour.

Découverte des corps mutilés de six femmes à Nairobi

Ce jour où de nouvelles manifestations ont été organisées à Nairobi, le pays a été secoué par la nouvelle de la découverte de six corps mutilés de femmes jetés dans une décharge de la capitale. Le communiqué de la police ayant révélé l’information fait état de « six corps gravement mutilés, tous de femmes, dans des états variés de décomposition ». Ces « corps étaient emballés dans des bâches en nylon renforcées de cordes », précise le même communiqué. La découverte macabre a provoqué un attroupement de personnes en colère autour d’un commissariat situé non loin de l’endroit où étaient jetés les corps. Tant et si bien que la police a dû faire usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour les disperser.

Toujours selon la police, une enquête a été ouverte pour identifier les victimes et comprendre comment elles ont été tuées. Pour ce faire, les corps ont été déposés à la morgue où ils seront autopsiés. Au stade actuel des choses, tout ce que la police criminelle de Nairobi a pu dire, c’est que toutes les victimes ont été tuées de la même façon.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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